Dressé dans les locaux d’Eon Reality, à Laval, l’Idome est une grande voile blanche qui emporte le spectateur vers des aventures immersives plus spectaculaires que la moyenne. Ceci même quand il n’est pas en service…
La vidéo enveloppante est produite par quatre vidéoprojecteurs de marque Barco, les images distinctes étant ensuite assemblées grâce à une technique de «edge blending». Les spectateurs sont alors amenés à porter des lunettes actives pour observer le relief 3D. Mais la vision n’est pas le seul sens sollicité. «La plateforme audio est complète et couvre tout le spectre à partir des infrasons » précise Yann Froger. Quant aux sièges, ils accompagnent subtilement le mouvement simulé à l’écran et renforcent les sensations.
Ce qui est toutefois unique au monde, ce sont les possibilités d’interaction à plusieurs. «Jusqu’à 24 spectateurs peuvent intervenir indépendamment et simultanément sur le déroulement de l’action à l’écran, ajoute Yann Froger. De cette manière, on peut former des équipes, challenger les utilisateurs à l’aide d’un divertissement interactif.» Ces spectateurs sont équipés d’une télécommande dont le repérage dans l’espace est assuré par infrarouge. Pour sauver les dauphins du méchant requin ou détruire les astéroïdes menaçants, ils appuient sur la gâchette.
Le contenu est le principal enjeu
Confondateur de Eon Reality, Dan Lejerskar ne dit pas autre chose : «l’enjeu, c’est le contenu. Nous recrutons même des game designers pour le créer.» Mais tout le monde ne pourra pas installer un Idome chez soi, c’est une évidence. «Tout ce qu’on voit sur cet écran, on doit pouvoir le voir sur celui de son smartphone» poursuit-il. C’est une phase de démocratisation qui requiert en parallèle de faciliter l’accès aux contenus RV/RA et leur création.
La plateforme de téléchargement Eon Experience répond à la première problématique et propose des applications toutes faites. Eon Creator AVR, pour sa part, permet de créer du contenu RV/RA à partir de bibliothèques de composants 3D et se destine particulièrement au marché de l’éducation. C’est peut-être l’occasion de rendre certains cours plus stimulants. Reste que la transition vers le numérique interactif en simple 2D, si l’on prend le cas des écoles françaises, n’est pas encore achevée, loin s’en faut.
Par Frédéric Monflier
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