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IA et métiers : de nombreux salariés devront s’adapter ou changer de domaine

Posté le 16 janvier 2025
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

Tout le monde parle de l’intelligence artificielle. De nombreuses entreprises commencent à l’utiliser. Mais la création de valeurs de l’IA reste encore marginale. Par contre, l’adoption généralisée des applications de l’IA dans les prochaines années pourrait impacter de nombreux métiers selon une récente étude. Pour le pire et le meilleur…

La plupart des entreprises ont dépassé le stade de l’évaluation et de l’expérimentation de l’IA. Mais quels seront les impacts de cette technologie dans la croissance des entreprises ? Quels métiers profiteront de l’intégration de l’IA ? Quels autres seront réduits, voire supprimés dans quelques années ?

Dans son « Future of Jobs 2025 », un imposant rapport de 290 pages, riches en infographies et statistiques, le Forum économique mondial-FEM (ou World Economic Forum, souvent appelé Forum de Davos) tente de dessiner les contours de cette révolution aussi majeure que l’arrivée du chemin de fer.

Le changement technologique, la fragmentation géoéconomique, l’incertitude économique, les changements démographiques et la transition verte sont parmi les principaux facteurs – individuellement et en combinaison – qui devraient façonner et transformer le marché du travail mondial d’ici à 2030.

Cependant, l’élargissement de l’accès aux technologies numériques devrait être la tendance la plus transformatrice. L’intelligence (IA) et le traitement de l’information devraient avoir l’impact le plus important. 86 % des personnes interrogées par le FEM s’attendent à ce que ces technologies transforment leur activité d’ici à 2030. Et cette tendance arrive à grands pas : 41 % des entreprises prévoient d’utiliser l’intelligence artificielle pour réduire leurs effectifs d’ici 5 ans.

Un constat qui rejoint les conclusions d’une étude du cabinet McKinsey qui indique que, d’ici 2030, jusqu’à 30 % des heures de travail actuelles pourraient être automatisées, grâce à GenAI (Intelligence artificielle générative).

Trois technologies en particulier devraient avoir le plus grand impact : les robots et l’automatisation, la production d’énergie et les technologies de stockage, ainsi que l’IA et le traitement de l’information.

Le rapport du FEM indique que l’accès croissant au numérique devrait créer 19 millions d’emplois d’ici 2030 et en remplacer 9 millions. L’IA et le traitement des données en créeront à eux seuls 11 millions et en remplaceront 9 millions. Les robots et l’automatisation, quant à eux, devraient supprimer 5 millions d’emplois de plus qu’ils n’en créent.

Plus d’inégalités et de chômage…

Les emplois qui connaîtront la plus forte croissance d’ici la fin de la décennie sont notamment les spécialistes du big data, les ingénieurs en fintech et les spécialistes de l’IA et de l’apprentissage automatique. D’autres professions sont en déclin rapide, notamment diverses fonctions de bureau.

Ce rapport indique également que 39 % des compétences clés des travailleurs devraient changer d’ici 2030 et que les compétences technologiques devraient gagner en importance plus rapidement que toutes les autres au cours des cinq prochaines années.

Les caissiers ainsi que les assistants administratifs, les travailleurs de l’imprimerie, les comptables et les auditeurs seront fortement impactés par les outils d’automatisation basés sur l’IA.

À plus long terme, certains observateurs cités par le FEM affirment que l’IA générative pourrait permettre à des employés moins spécialisés d’effectuer un plus grand nombre de tâches « expertes », élargissant ainsi les fonctions comptables, d’infirmières et d’assistants d’enseignement.

De même, la technologie pourrait équiper des professionnels qualifiés tels que les électriciens, les médecins ou les ingénieurs afin de leur permettre de résoudre des problèmes complexes de manière plus efficace.

Toutefois, en l’absence de cadres décisionnels, de structures d’incitation économique et, le cas échéant, de réglementations gouvernementales, le risque demeure que le développement technologique soit axé sur le remplacement du travail humain, ce qui pourrait accroître les inégalités et le chômage.


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