Début 2022, la France a reconnu, dans le code minier, l’hydrogène naturel comme une ressource. Depuis, de premiers permis d’exploration ont été déposés, notamment dans le sud-ouest, en Nouvelle-Aquitaine, dans l’Est, le Massif central et dans le Bugey. La géologie de ces régions semble en effet propice à la présence d’hydrogène naturel.
Dans un nouvel avis, l’Académie des technologies souligne les points qui permettraient de développer plus rapidement ce potentiel pressenti et de soutenir la filière en construction. « On voudrait alerter sur le temps qu’il faut pour avoir un permis d’exploration en France. Le temps normal pour regarder un permis, c’est 18 mois, a prévenu Isabelle Moretti, académicienne, spécialiste de l’hydrogène naturel, lors de la présentation de l’avis. On doit pouvoir faire mieux sans faire mal. »
Dans ce contexte, l’Académie des technologies appelle à labelliser l’hydrogène naturel comme décarboné au niveau de la Commission européenne. Cela permettrait d’accéder à des subventions potentielles et de faciliter la commercialisation en cas de découverte. La recherche publique pourrait quant à elle évaluer globalement le potentiel de la France et acquérir de premières données. « Quelques millions d’euros suffiraient pour faire une évaluation à grande échelle des zones prospectives », assure l’Académie des sciences. Cela pourrait être l’occasion d’obtenir des données sur la mesure des gaz dans les sols, la cartographie des roches génératrices et l’évaluation de leur potentiel. À titre d’exemple, la Nouvelle-Aquitaine a investi 500 000 € dans cette exploration.
L’hydrogène naturel en quête de structuration
L’Académie appelle aussi à subventionner les entreprises qui ont commencé l’exploration, si elles rendent publiques les données acquises. Cela pourrait se faire via un appel à manifestation d’intérêt de la part de France 2030. « Les entreprises qui se sont créées – TBH2, 45-8 Energy, la Française de l’énergie – sont de petites compagnies et ont besoin de soutien financier », martèle Isabelle Moretti. L’Académie appelle en plus à « soutenir tous les hydrogènes décarbonés avec la même vigueur », qu’il soit naturel ou obtenu par électrolyse de l’eau avec de l’électricité décarbonée.
Enfin, l’Académie appelle à aider les compagnies de services et les fournisseurs de technologies à se positionner sur cette nouvelle industrie. Cela permettrait de développer rapidement des outils manquants, notamment des outils de modélisation, de caractérisation de roches génératrices d’hydrogène, de géophysique et de mesure de gaz.
Crédit visuel principal : image générée avec Adobe Firefly
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