Plus forts grâce aux exosquelettes, plus intelligents grâce à la neurostimulation. Vivants plus longtemps grâce aux neurosciences, aux nanotechnologies et à l’ADN. Les NBIC pourraient-ils rendre les rêves transhumanistes bien réels ?
Les NBIC ouvrent la voie à l’“human enhancement” dont rêvent les transhumanistes. Bientôt, l’Homme réussira-t-il à vaincre les maladies… jusqu’à devenir immortel ? Revue des pistes les plus futuristes.
Exosquelettes et génétique : les pistes les plus concrètes
Demain, tous des “Iron Man” ? Au MIT, des chercheurs conçoivent des exosquelettes qui apportent 2 membres robotisés à leurs utilisateurs, en plus de leurs bras réels. Ces “membres robotiques surnuméraires » “suppléent” leurs porteurs, notamment lors d’un travail pénible.
De son côté, la DARPA conçoit une armure de combat futuriste, Talos. Cette “Iron Man Suit” résistera aux balles, aux chocs, au feu… et augmentera la force physique de son porteur.
“Tuer la mort” grâce à l’ADN
Plus forts, plus longtemps ? L’allongement de la durée de vie mobilise des centaines de projets scientifiques. Dans son labo (Calico), Google effectue des recherches sur l’ADN, le vieillissement et les maladies, afin de “tuer la mort”. Des généticiens essaient notamment d’agir sur la télomérase, enzyme responsable de l’espérance de vie des cellules.
La biologie de synthèse permet de son côté de transformer des micro-organismes en “usines cellulaires” – produisant des molécules thérapeutiques. Certaines entreprises, comme Eligo Bioscience, conçoivent des “antibiotiques intelligents” et des virus synthétiques, qui détruisent des bactéries ou des tumeurs de façon localisée.
Adimab conçoit des anticorps thérapeutiques, ou immunoglobulines. Ces molécules sont conçues par les globules blancs, mais la société les fabrique à partir de souches de levures et d’ADN. Ses spécialistes en biologie structurale créent des “systèmes immunitaires synthétiques”, qui stimulent les antigènes liés à des maladies infectieuses ou au cancer.
A noter que le monde génétique intéresse aussi les “body hackers”, ou “bio hackers”, qui tentent de modifier la couleur de leurs yeux ou leur formule sanguine par des traitements génétiques.
Nanotechnologies : l’aventure intérieure
Les nanotechnologies sont au coeur des espoirs transhumanistes – toujours pour “tuer la mort”. Grâce à l’infiniment petit, nous devrions pouvoir faire entrer dans notre corps des robots (“nanorobots”) et de petites capsules (“nanomédicaments”) capables de réaliser des opérations chirurgicales, dans des zones du corps difficiles d’accès, ou encore d’analyser notre état de santé.
A Zurich, des chercheurs conçoivent des robots microscopiques, qui se déplacent grâce à des électroaimants. La technologie n’est pas opérationnelle, mais des tests ont déjà été menés dans l’oeil d’un patient. Ces nanorobots devraient permettre de réparer les cornées des malvoyants.
Côté nanomédicaments, des chercheurs du MIT conçoivent une “insuline intelligente”. Cette pilule délivrera aux diabétiques la bonne dose d’insuline, au bon moment. En France, le chercheur Patrick Couvreur a inventé des “nanocapsules”, contenant des médicaments, qui sont envoyées vers une “cible” précise, afin de lutter contre le cancer.
Cerveau : les rêves les plus fous des transhumanistes
Le “mind uploading” fait partie des projets les plus fous menés par des chercheurs transhumanistes. Un milliardaire russe, Dmitri Itskov, a réuni une trentaine de scientifiques, qui tentent de créer un “cerveau artificiel”. Il prévoit de réaliser, d’ici à 2045, un “robot-copie” de son corps. A la fin de sa vie, il espère pouvoir transférer sa conscience dans cet “avatar”, et accéder à l’immortalité. Son “corps”, robotique puis sous forme d’hologramme, serait indestructible.
Ce projet n’en est qu’à ces balbutiements. Mais nombre de scientifiques estiment que ce qui définit un humain (pensées, souvenirs) est inclus dans son « connectome » (la façon dont sont connectées entre elles les cellules du cerveau). Si nous parvenions à “cartographier” un connectome, rien n’exclut, pour les chercheurs, la possibilité de modéliser l’ensemble de ses informations en un ensemble numérique fonctionnel. Dès lors, il serait possible de “transférer” cet ensemble sur un support de stockage.
Et déjà, des neuroscientifiques tentent de décrypter et de “cartographier” le cerveau. Le “Human Brain Project” vise à modéliser un cerveau humain, afin de combattre les maladies neurologiques. Ce projet, basé en Suisse, a été choisi comme projet scientifique phare de l’UE.
Mémoire artificielle et superintelligence
La neurostimulation nous rendra-t-elle plus intelligents ? La Darpa planche sur un implant cérébral permettant aux victimes de lésions cérébrales de retrouver leur souvenirs… mais qui pourrait aussi être utilisé pour implanter de nouveaux souvenirs à des personnes valides, afin de leur procurer un “apprentissage accéléré”.
En Californie, des scientifiques du HRL Laboratories tentent de concevoir une technologie nous permettant de « charger » notre cerveau avec des informations. Grâce à la neurostimulation, il serait ainsi possible d’accélérer l’apprentissage et d’améliorer la mémoire.
Par Fabien Soyez
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