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Hinkley Point : en cas de retard, les Anglais renégocieraient

Posté le par La rédaction dans Entreprises et marchés

Les mauvais signaux se multiplient pour le controversé projet Hinkley Point. Un comité parlementaire anglais a auditionné les principaux acteurs et a conclu à la nécessaire renégociation du contrat pour différence en cas de retard dans la mise en fonctionnement de la centrale nucléaire.

Emmanuel Macron l’avait suggéré, les Anglais le confirment. Selon le contrat qui lie EDF au gouvernement britannique, un retard de 8 ans ou plus sur la livraison des deux réacteurs EPR, rendrait caduque la rémunération fixée entre les parties. Une hypothèse qui ne peut plus être décemment écartée au regard des chantiers de Flamanville et Olkiluoto, et des procédures internes à EDF.

Opposition interne

La direction d’EDF est largement soutenue par le gouvernement qui annonce une décision finale d’investissement au plus tard en septembre. Le problème est interne. Une opposition grandissante se fait entendre dans l’entreprise, et ce jusqu’au sommet depuis la démission fracassante de Thomas Piquemal le 1er mars dernier. Conformément aux statuts de l’électricien public, les élus du comité central d’entreprise ont usé de leur droit de commander une étude indépendante dont les conclusions devraient être rendues courant juin. Les risques du projet seraient sous-estimés par EDF qui espère tirer profit des expériences précédentes alors que les modifications demandées par l’Autorité de sûreté britannique sont telles (notamment sur le contrôle-commande) que les EPR d’Hinkley Point se rapprocheraient davantage de têtes de série. D’où les réserves exprimées par Jean-Luc Magnaval, secrétaire du CCE, qui estime que « en l’état, nous ne donnerions certainement pas le feu vert ».

Pour rappel, le projet Hinkley Point C prévoit la construction d’une centrale nucléaire en Angleterre. Les deux EPR doivent être mis en service en 2025-2026 et apporteraient 7% de la consommation britannique. Evalué à 23 milliards d’euros, dont les 2/3 à la charge d’EDF qui assure avoir les ressources financières pour supporter cet investissement, ainsi que ceux liés au grand carénage, à Cigéo, Linky, etc…  Jean-Bernard Lévy, son président, rappelle à l’envi que ce contrat sera très profitable avec un MWh garanti à 92,5 livres sur 35 ans, soit 126 euros. Un prix très au-dessus du marché actuel.

Par Romain Chicheportiche

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