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High-Tech : les fatalités et craintes du Gartner

Posté le 14 novembre 2018
par Philippe RICHARD
dans Informatique et Numérique

Comme tous les ans, Gartner scrute sa boule de cristal pour repérer les tendances majeures. Mais au-delà de la simple présentation des tendances, le cabinet d’analyses pointe du doigt des craintes.

Automatisation d’objets de plus en plus interconnectés, amélioration du développement des logiciels grâce à l’intelligence artificielle, expérience immersive avec la réalité virtuelle, augmentée et mixte, analyse des données grâce au machine learning…

Voici quelques-unes des tendances majeures repérées par Gartner et présentées à son Symposium Itxpo d’Orlando. Mais d’autres pourraient avoir un impact plus profond et durable.

Cyber-intimidation : multiplication des procès

Le harcèlement et la discrimination sur le lieu de travail font régulièrement la une des médias ces deux dernières années. Gartner prévoit que d’ici 2019, les poursuites fédérales aux États-Unis liées au harcèlement au travail augmenteront de 44 % par rapport à 2017. Un plus grand nombre d’organisations feront donc signer à leurs employés un contrat afin de s’assurer qu’ils ne se livrent pas à la cyber-intimidation et de prévenir les actions qui auraient un impact négatif sur leur réputation.

D’ici 2023, un quart des entreprises high-tech appliqueront de telles procédures. Mais selon le cabinet, 70 % de ces initiatives échoueront, car beaucoup d’entre elles ne s’accompagneront pas d’un changement de culture.

Vie privée et réseaux sociaux : explosion des fuites

Comme Forrester, Gartner affirme que jusqu’en 2021, les scandales concernant les réseaux sociaux et les fuites de données (et de façon générale, les attaques informatiques) auront très peu d’effets négatifs sur l’engagement des consommateurs et des internautes.

Gartner cite le cas de Facebook et de ses récents scandales dont le principal concerne Cambridge Analytica. En mars dernier, des enquêtes du Guardian et du New York Times avaient révélé que le réseau social avait laissé les données de 87 millions de ses utilisateurs se faire indirectement aspirer par SCL, maison-mère de Cambridge Analytica, une entreprise britannique spécialisée dans l’influence politique et proche de Donald Trump.

Principale conséquence, le 25 octobre, le gendarme britannique des données personnelles a condamné le réseau social à une amende de 565 000 d’euros, pour « infractions sérieuses à la loi sur la protection des données ». Mais selon le cabinet d’analystes, cette affaire et les autres scandales qui touchent Facebook ont peu d’impact sur ses résultats financiers. « L’une des principales raisons est le manque de choix et de concurrence », explique un expert du Gartner.

 Blockchain et insécurité

« Les entreprises qui mettent en œuvre de tels systèmes sans maîtriser, dès la conception, les problématiques liées à la confidentialité des données courent le risque de stocker des données personnelles qui ne peuvent être supprimées sans compromettre l’intégrité de la chaîne », explique Gartner. Ces mêmes entreprises courent aussi le risque d’être sanctionnées pour non-respect du RGPD. Le Règlement général sur la protection des données précise en effet que toute entreprise doit mettre en place des procédures de sécurité dès l’ébauche d’un projet. C’est le principe dit « privacy by design ».

Philippe Richard


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