La réalité augmentée peut avoir des applications dans le Smart Home et se consacrer au contrôle d'objets connectés. Démonstration avec Hayo, le capteur 3D qui permet de créer des interrupteurs virtuels.
La réalité augmentée se découvre une utilité hors des usines, dans les foyers… et même dans le Smart Home, pour être exact. Hayo, cylindre noir de 22 centimètres de haut, est en effet capable d’interpréter les mouvements de l’utilisateur à des endroits précis puis d’enclencher en conséquence une fonction programmée. A Laval, la démonstration implique un galet installé sur une table et un ventilateur : Hayo détecte quant on approche la main du galet et procède à l’allumage ou à l’extinction du ventilateur.
Hayo est l’œuvre de la société éponyme, basée à Paris, pour la recherche et le développement, et aussi à New-York. La start-up vise en priorité le marché nord-américain de la domotique, beaucoup plus développé que le marché français. Outre une levée de fonds réalisée aux Etats-Unis, ce projet a bénéficié d’un financement participatif sur la plateforme Indiegogo. L’initiative a été payante, puisque Hayo a récolté plus de 90 000 dollars à ce jour, au-dessus de l’objectif initial des 80 000 dollars.
«Notre produit est composé d’une caméra couleur, d’un émetteur infrarouge et d’un capteur infrarouge, décrit Adrien Kaiser, ingénieur en vision par ordinateur. L’ensemble constitue un capteur 3D, qui mesure des positions dans l’espace à l’aide de faisceaux infrarouges, et fonctionne donc la nuit. De manière classique, la modification du motif de ce faisceau permet de déterminer la profondeur». Selon le site internet de la société, la portée est d’environ 6 mètres.
Compatible avec les objets les plus populaires
L’application mobile, qui sert à configurer le dispositif, reproduit l’image filmée par la caméra. L’utilisateur positionne ensuite des boutons virtuels dans cette image et assigne des actions à chacun d’eux. Deux options sont disponibles : un interrupteur on/off ou un curseur de défilement, afin de moduler le volume d’une enceinte ou l’intensité lumineuse d’une ampoule. Quant aux fonctions possibles, elles dépendent des autres objets connectés présents dans le foyer. L’équipe de Hayo a intégré les APIs (Application Program Interface) des produits parmi les plus populaires, dont les enceintes Sonos, les ampoules Hue et Lifx ou encore le service IFTTT (If this then that). La connexion au réseau local s’effectue via WiFi, le Bluetooth n’étant utilisé que pour l’initialisation.
Il est intéressant de noter que le capteur Hayo peut être déplacé sans incidence, du moment qu’il reste dans la même pièce et qu’il est tourné vers la même direction. «Nous avons développé un algorithme qui repositionne automatiquement les boutons virtuels qui ont été créés» explique Adrien Kaiser. S’ajoute bien sûr l’algorithme d’analyse d’image embarqué dans le capteur, et dont le traitement est assuré par un Raspberry Pi. «Mais nous prévoyons un processeur plus puissant pour gérer ces algorithmes » ajoute Adrien Kaiser. Le cloud est également mis à contribution. «Il n’enregistre aucune image, juste la configuration des boutons virtuels» précise Adrien Kaiser.
Les services sont appelés à évoluer. «Nous développons par exemple une option de franchissement de ligne, qui servira à déclencher une alarme» poursuit Adrien Kaiser. De quoi étoffer un produit qui pourrait séduire les technophiles à la recherche d’innovation. Hayo sera commercialisé cet été à un prix voisin de 300 dollars/euros.
Frédéric Monflier
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