Pizzas, tenue geek, PC portables allumés en permanence, stress des pitchs… L’ambiance d’un hackathon (contraction de « hack » et « marathon ») ressemble à celle d’une colonie de vacances avec des matelas et des sacs de couchage à même le sol. A une différence près : les participants acceptent d’être enfermés durant tout un week-end ! Autre nuance avec les joyeuses colonies, ces événements s’appuient sur des méthodologies et une organisation très précises et efficaces.
Né aux États-Unis à la fin des années 1990, au sein de la communauté des développeurs adeptes des logiciels libres, un hackathon consiste à faire plancher des génies de l’informatique ou d’un autre domaine annexe (tout le monde peut y participer : étudiants, start-up, designers…) sur un projet d’application ou de service en ligne. Précurseur dans ce domaine, Facebook en a organisé plusieurs. À la clé, des innovations majeures pour le réseau social « comme le bouton «J’aime» ou la fonction de discussion instantanée » rappelle Le Monde.
De plus en plus d’entreprises françaises et de pépinières s’y sont mises : Axa, Pernod Ricard, la RATP, SNCF… Même la Mairie de Paris et des associations. Tous les secteurs s’y intéressent et pas seulement ceux liés à l’informatique. Les laboratoires pharmaceutiques, la grande distribution et le luxe planchent sur l’organisation de tels week-ends.
Près de 200 hackathons ont eu lieu en France en 2016, sur les 3450 organisés dans le monde. Pourquoi un tel engouement ? Pour les entreprises, cela permet de découvrir de nombreux projets testés en « live » tout un week-end et de n’en retenir qu’un ou deux le dimanche soir. Autre avantage : détecter des profils intéressants pour essayer ensuite de les embaucher.
Pour les équipes de développeurs, cela permet de se roder et d’apprendre à travailler ensemble sur un projet concret. C’est aussi un moyen de se faire remarquer et d’avoir des propositions d’emploi, de renforcer son réseau en rencontrant de nouveaux partenaires.
Chèque cadeau
Tout le monde ne partage pas cet enthousiasme. En finançant ces événements, les entreprises espèrent un retour sur investissement immédiat. « Un hackathon ne devrait pas se faire au bénéfice d’une société, mais dans l’intérêt commun », explique au quotidien Le Monde Mael Inizan, chargé de projet au sein de Silicon Xperience et de Silicon Sentier, une association qui promeut l’innovation en Île-de-France.
Autre bémol : des projets pourraient être exploités par des entreprises au détriment des développeurs. D’autres évoquent le travail non rémunéré (des dizaines d’heures passées tout un week-end). Avec pour récompenses, des voyages, des chèques-cadeaux ou parfois 1 000 à 2500 euros pour chaque participant du projet retenu.
Mais pour la plupart des personnes rencontrées lors de ces éventements, le plus important est de pouvoir ajouter quelques lignes sur un CV et d’être à l’origine d’une nouvelle application qui a séduit les entreprises, mais aussi les utilisateurs…
Dormir, ils le feront quand ils seront plus vieux !
Philippe Richard
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