Cette fois ça y est. Les 115 cardinaux ont élu un nouveau pape. Il s’agit de Jorge Maria Bergoglio, un argentin, qui prendra le nom de François Ier. Il n’aura fallu que deux jours et 4 tours de scrutins pour désigner le successeur de Benoit XVI, et annoncer au monde entier la nouvelle en faisant passer la fumée de la couleur noire à blanche. Ce tour de passe-passe, visuellement très efficace, n’a rien de surnaturel. L’Eglise catholique a même expliqué comment cela fonctionne.
Tout d’abord, précisons qu’il existe deux poêles, positionnés à l’entrée de la Chapelle Sixtine. L’un sert à brûler les bulletins de vote, l’autre à produire la fumée de la bonne couleur : du noir si aucun pape n’a été désigné, du blanc pour célébrer le nouvel élu.
Dans les bases documentaires
La fumée issue des deux poêles est transportée dans un même conduit débouchant sur le toit. La fumée noire est obtenue à l’aide d’un savant mélange de perchlorate de potassium, d’anthracène et de souffre.
La fumée devient blanche grâce à un autre mélange, composé de chlorate de potassium, de lactose et de colophane. Ce procédé est récent puisqu’il date seulement de 2005, mais restait encore à améliorer puisque la fumée annonçant l’élection de Benoit XVI était plus gris clair que d’un blanc immaculé.
Jusqu’alors, la coloration noire de la fumée était due à la présence d’une sorte de goudron, et la couleur blanche à de la paille humide. Ce procédé a été abandonné car la fumée censée être blanche était souvent grise, occasionnant une confusion bien mal à propos chez les fidèles.
Cette fois-ci, pas d’ambigüité, la fumée était bien blanche, et les milliers de catholiques rassemblés sur la place Saint-Pierre n’ont pas attendu que les cloches de la Basilique Saint-Pierre retentissent pour clamer leur joie.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique