Greenpeace a sorti les grands moyens pour en savoir plus sur la biodiversité guyanaise et mieux connaître le Récif de l’Amazone. Les recherches seront d’abord dédiées à la diversité marine, en particulier les grands cétacés. Baleines à bosse, dauphins, cachalots fréquentent les eaux guyanaises. L’association écologiste veut en particulier approfondir « la compréhension des phénomènes qui influencent leur distribution au large ».
Pour cela, les nouvelles observations compléteront les campagnes aériennes de recensement des mammifères marins (REMMOA) menées en 2008 et 2017. « La comparaison de ces observations permettra de tester les modèles de distribution de ces espèces face aux changements des conditions environnementales”, explique Sophie Laran, de l’observatoire Pelagis (CNRS/La Rochelle Université) qui assure la coordination scientifique de ce volet, en collaboration avec son collègue Olivier Van Canneyt. En particulier, la mission cherchera à découvrir l’origine des baleines à bosse observées depuis quelques années dans la région.
Cap sur le Récif de l’Amazone
Dans un second temps, l’Esperanza prendra la direction du Récif de l’Amazone pour confirmer son étendue et analyser les caractéristiques de cet écosystème. Ce récif avait été découvert en 2016 par des scientifiques brésiliens. Dès 2017, Greenpeace avait mené une importante campagne médiatique pour protéger le récif des projets de prospection pétrolière dans la zone. En décembre dernier, l’agence environnementale brésilienne (Ibama) avait annoncé sa décision de rejeter définitivement la demande de Total de forer au large de l’embouchure de l’Amazone.
Serge Planes, chercheur au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) du CNRS est responsable scientifique de ce deuxième volet. « Près de l’embouchure de l’Amazone, les eaux sont très troubles et la quantité de lumière qui atteint le fond marin extrêmement faible, explique-t-il. La structure de l’écosystème doit être très différente de celle qu’on peut rencontrer dans une eau limpide et pauvre en nutriments, où toute la chaîne alimentaire repose sur la photosynthèse des algues associées aux coraux.” Pour documenter les spécificités de cet écosystème, des plongeurs récolteront des échantillons à des fins d’analyses génétiques entre 80 et 100 mètres de profondeur.
Greenpeace veut protéger les océans
Cette mission scientifique s’inscrit dans le cadre plus large d’une campagne menée par Greenpeace au niveau international. Lancée en avril dernier, elle appelle à protéger les océans. « Pendant un an, les bateaux de l’organisation sillonnent les océans de l’Arctique à l’Antarctique pour documenter les menaces auxquelles ces derniers font face et mieux connaître leurs richesses« , fait savoir l’association.
« Nous espérons que les résultats de cette mission fourniront des arguments scientifiques pour renforcer notre demande de traité mondial pour les océans, actuellement en cours de négociation à l’ONU, prévient Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace France. Si ce traité est suffisamment fort et ambitieux, il ouvrira la voie à la création d’un réseau mondial d’aires marines protégées, exempt de toutes activités humaines néfastes, visant à protéger au moins 30 % des océans, comme le recommande la communauté scientifique internationale.”
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