Lundi soir, le Parlement britannique a approuvé à une majorité écrasante (267 voix contre 14) la déclaration de politique énergétique du gouvernement, dans lequel celui-ci a réaffirmé sa volonté de renouveler le parc nucléaire vieillissant du pays, en dépit de la catastrophe de Fukushima au Japon, et a confirmé la liste des sites aptes à accueillir de nouvelles centrales.
« Ce vote est sans ambiguïté et illustre l’aboutissement auquel l’ensemble des acteurs politiques sont parvenus après plusieurs années de travail commencé par les travaillistes et poursuivi par le gouvernement de coalition dirigé par David Cameron », a déclaré à l’AFP le directeur général de la filiale britannique d’EDF (EDF Energy), Vincent de Rivaz.
« C’est une vraie décision nationale qui montre que la classe politique et le corps social dans son ensemble font un choix clair en faveur du nucléaire », a-t-il expliqué, soulignant que ce vote ouvrait la voie à la finalisation puis au processus d’autorisation des projets de construction de centrales d’EDF et des autres producteurs d’énergie intéressés par ce marché.
Le patron d’EDF Energy a également estimé qu’un vote de cet ampleur envoie aussi un message qui sera entendu en dehors de la Grande-Bretagne, alors que d’autres pays européens, comme l’Allemagne et l’Italie, se sont détournés du nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima au Japon.
Le Royaume-Uni compte actuellement 10 centrales abritant 19 réacteurs, qui assurent près d’un cinquième de la production nationale d’électricité. Dans le cadre de la politique de relance du nucléaire décidée par les travaillistes et confirmée par le gouvernement actuel, plusieurs groupes d’énergie européens, dont EDF, sont sur les rangs pour construire au moins 10 réacteurs, logés dans cinq nouvelles centrales.
Interrogé sur les surcoûts que devraient immanquablement entraîner les recommandations finales de l’Autorité de sûreté nucléaire britannique pour améliorer la sûreté des installations nucléaires à la lumière de l’incident de Fukushima, attendues en septembre, M. de Rivaz a assuré qu’ils seront maîtrisables.
« Fukushima est important et sérieux, mais n’est pas de nature à altérer notre marche en avant, ni sur le plan de la faisabilité politique, ni sur le plan économique », a-t-il dit.
« L’EPR (choisi par EDF pour équiper ses futures centrales britanniques, ndlr) est déjà le réacteur le plus sûr en construction dans le monde et donc s’il faut le rendre encore plus sûr sur un certain nombre de points, ce sera fait, mais ce n’est pas un changement de conception, c’est parfaitement maîtrisable. C’est la même chose au niveau du parc nucléaire existant. Les leçons que nous devrons appliquer auront un coût mais il sera parfaitement absorbable », a-t-il ajouté.
Enfin, M. de Rivaz a souligné la solidité du partenariat entre EDF et le groupe britannique Centrica. Ce dernier, qui co-exploite les centrales nucléaires d’EDF Energy, veut investir aux côtés du français dans la construction de nouvelles installations.
(Source : AFP)
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