Les défenseurs de l’environnement sont aussitôt montés au créneau mardi pour dénoncer ce projet alternatif.
Les autorités australiennes avaient donné leur feu vert en janvier au projet de déversement dans les eaux du site classé par l’Unesco de déchets de dragage – jusqu’à trois millions de mètres cube -, dans le cadre de travaux d’extension d’un port d’exportation de charbon à Abbot Point, dans le nord de l’Etat du Queensland (nord-est).
Cette décision avait provoqué un tollé. L’Unesco a appelé l’Australie à mettre en oeuvre des mesures de protection du site si elle veut éviter son placement sur la liste du patrimoine en péril en 2015.
Le Premier ministre du Queensland Campbell Newman a annoncé lundi soir que cet Etat allait soumettre au gouvernement fédéral la nouvelle proposition visant à utiliser les déchets pour développer le port sur terre.
Il s’agit d’une proposition « gagnant-gagnant », a-t-il assuré. Pour son ministre des Infrastructures Jeff Seeney, cela montre que les autorités cherchent « sérieusement à protéger la Grande barrière de corail » tout en développant l’économie.
Le ministre fédéral de l’Environnement Greg Hunt a salué le projet. « J’ai dit à plusieurs reprises que le redéploiement sur terre avait ma préférence et j’ai encouragé les promoteurs du projet à soumettre des solutions viables », a-t-il dit.
Mais pour les défenseurs de l’environnement, c’est l’agrandissement même du port qui menace le site classé.
Le nouveau projet « n’est même pas une rustine, c’est ajouter du sel dans la plaie », a réagi le porte-parole de Greenpeace Adam Walters. « L’idée même que les contribuables du Queensland financent la destruction de la Grande barrière en achetant des déchets de dragage pour construire un port encore plus grand est insultante », a-t-il ajouté.
Le Parti vert a lui estimé que réutiliser les déchets sur terre était préférable à les déverser en mer mais a réclamé des garanties pour l’environnement.
La Grande barrière de corail, étendue de 345.000 km2 le long de la côte orientale, constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 « systèmes » récifaux et des centaines d’îles tropicales. Depuis des années, la Barrière souffre du réchauffement climatique, de la prolifération d’une étoile de mer dévoreuse de coraux, des rejets massifs de nitrates et pesticides provenant des exploitations agricoles et du développement industriel sur la côte en raison du boom minier.
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