Le gouvernement a présenté ses engagements en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l'air le 20 juillet. Structurés autour de 5 axes, ils préfigurent le volet mobilité propre de la future loi d'orientation sur les mobilités prévue d'ici début 2019.
Familiarisez-vous avec les «zones à faibles émissions» (ZFE), ces zones où la circulation automobile va devenir de plus en plus restreinte. Pour l’instant, seul Paris et dans une moindre mesure Grenoble ont déployé une telle zone, fonctionnant grâce au système des vignettes Crit’Air. Les ZFE constituent désormais l’axe principal de ce nouveau plan pour diminuer la pollution de l’air dans les territoires les plus touchés. L’Etat souhaite nouer un partenariat volontaire et prioritaire avec les 14 territoires renvoyés par Bruxelles devant la Cour de justice européenne pour des dépassements répétés des valeurs limites d’exposition au dioxyde d’azote (N2O), gaz toxique émis notamment par les véhicules diesel. Sont concernés les agglomérations de Paris, Marseille, Nice, Toulon, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Valence, Strasbourg, Montpellier, Reims et Toulouse. Mais aussi la vallée de l’Arve et la Martinique.
En plus, l’Etat demande à toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants d’évaluer l’intérêt de mettre en place de telles zones. D’ici fin 2020, ces territoires sont invités à mettre en place au moins une ZFE pour y restreindre la circulation des véhicules les plus polluants. Chaque collectivité peut décider du périmètre géographique de la zone, des plages horaires, des catégories de véhicules concernés, des dérogations et de la progressivité des règles dans le temps. L’Etat définira le cadre pour permettre des contrôles automatisés. La signature des engagements volontaires est prévue le 8 octobre prochain.
Plus de covoiturage et d’autopartage
Dans sa lutte contre la pollution de l’air, le gouvernement compte également sur le développement de l’autopartage et du covoiturage. Afin de diminuer l’autosolisme, dès 2019, les collectivités pourront expérimenter des voies réservées aux véhicules en covoiturage transportant deux ou trois occupants minimum. Elles pourraient être partagées avec les transports en commun et les véhicules à très faibles émissions. L’Etat promet de développer les mesures nécessaires pour contrôler ces nouvelles voies et un cadre fiscal favorable. Dans un domaine proche, le cotransportage de colis sera soutenu.
Les avantages en nature au travail seront réformés pour faciliter le remboursement par les entreprises d’une part des dépenses de mobilité de leurs salariés en covoiturage ou à vélo. La recharge électrique gratuite fournie par une entreprise à ses salariés ne sera plus considérée comme un avantage en nature et sera donc défiscalisée.
Des objectifs à plus court terme
Dans le cadre de son Plan Climat, Nicolas Hulot espère atteindre la neutralité carbone de la mobilité en 2050 et mettre fin à la vente des voitures neuves émettant des gaz à effet de serre en 2040. Pour y arriver, il faut des objectifs chiffrés à plus court-terme. La loi d’orientation sur les mobilités (LOM) portera donc l’objectif de multiplier par cinq les ventes de véhicules électriques et par quinze les ventes de poids-lourds à faible émission d’ici 2022 par rapport à 2017. Elle définira des trajectoire de transition des flottes maritimes et fluviales par type de flotte, en concertation avec les filières. Outre les discussions internationales sur le transport maritime, la France propose de mettre en place des critères écologiques pour les nouveaux navires, d’exonérer les carburants alternatifs de la TICPE et annonce un plan d’aide à la remotorisation de 8 millions d’euros sur 5 ans pour améliorer la performance environnementale de la flotte dans le secteur fluvial.
La transition nécessite des soutiens et financements. Dans ces conditions, le dispositif de bonus-malus et le déploiement de la prime à la conversion seront maintenus. En plus, le déploiement des bornes de recharge pour les véhicules électriques sera facilité sur les parkings, les autoroutes, les routes nationales et en entreprise d’ici 2022. Le gestionnaire du réseau de distribution prendra désormais en charge 75% des coûts de raccordement de ces bornes, contre 40 % actuellement.
Le dispositif de suramortissement de 40 % qui incite fiscalement les entreprises à acheter des poids lourds moins polluants est prolongé jusqu’en 2021. Il est étendu à toutes les sources alternatives (GNV, biométhane, électrique, hydrogène, ED95) et renforcé pour les petits poids lourds. En particulier, l’Etat soutient le déploiement de 100 nouvelles stations GNV et 2.100 véhicules d’ici 2022. Le Plan hydrogène qui vise à amorcer la filière de mobilité hydrogène s’inscrira également dans la LOM.
Le plan vélo est particulièrement attendu par les ONG. Présenté en septembre prochain, il visera à tripler la part du vélo dans les déplacements, de 2,7 % à 9 % en 2024. Le gouvernement n’a pas encore fait d’annonces sur le verdissement du transport ferroviaire, une mission étant en cours. Même constat pour l’aéronautique, les assises nationales du transport aérien se déroulent du 20 mars au 15 septembre 2018. Couvrant l’ensemble des impacts environnementaux du secteur, elles serviront de base à un nouveau plan d’actions.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Cela donne le sentiment que les communications qui concernent et sont soutenues en premier lieu par les lobbies (voiture électrique, hydrogène, agricole …) passent en priorité par rapport aux autres actions (mobilité douce, alternatives aux déplacements, transferts modaux …) dont les annonces (ou pas) sont reportées à une date ultérieure. Pour les transports en commun, une très bonne nouvelle : il y aura bientôt plein de monde dans les couloirs bus, peut être des ayants droit, peut être pas, en plus des véhicules arrêtés ou dépassant sur chaussée.
Le changement se fera par l’électricité et non par l’hydrogène qui est un vecteur énergétique qui doit être fait par électrolyse d’électricité décarbonée.
Actuellement, il y a en France 35 millions de voiture à moteurs thermiques qui consomment 35 millions de tonnes de carburants fossiles.
Le passage à des véhicules électriques fait gagner un facteur 3 sur les rendements, il faudra donc 12 millions de tonnes équivalent pétrole en électricité décarbonée, ce qui représente 110 milliards de kWh soit le quart de la production du parc nucléaire actuel et 0 émissions de GES.
« l’Etat soutient le déploiement de 100 nouvelles stations GNV » il est un peu difficile à comprendre comment les rejets de CO² vont diminuer , sur le site de l’ ADEME il est donné 260 g de CO² par kWh pour le diesel, 210 g pour le gaz « dit naturel »
«L’envolée des usages du gaz d’origine fossile dont on a vanté le rôle d’énergie de transition, en oubliant qu’il émettait aussi du CO2 !» (40 textes pour une transition décisives Christian de Perthuis Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine )
Il en est de même pour l’hydrogène dont 99% provient des énergies fossiles carbonées , donc avec émission de CO²
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