La septième édition de la Global Conference s’est ouverte hier à Evian. Pendant trois jours, ce forum permet aux acteurs du développement durable de réfléchir et d’échanger sur le thème de la co-construction, avec des témoignages venus du monde entier. Extraits.
« Âge de la co-construction ou triomphe de la compétition ? ». Telle est la problématique sur laquelle les participants de la septième Global Conference vont plancher pendant les trois jours que dure ce forum.
A l’heure de la crise économique et climatique, il est fondamental de revoir en profondeur les modèles économiques et de collaboration qui ont été mis en pratique depuis des décennies.
Bettina Laville (voir visuel ci-dessous), avocate associée au cabinet Landwell en droit de l’environnement, a introduit ces trois jours de débats en rappelant les grandes dates du développement durable au niveau mondial : « Rio+20 fut un échec. La volonté de mettre tous les enjeux écologiques dans les mains de la société civile est le principal écueil de la volonté de co-construire ».
Qu’entend-on par co-construction ?
Aujourd’hui, la co-construction est un modèle qui s’impose de lui-même. Si un progrès a été accompli depuis le sommet de Rio en 1992, c’est bien celui-là : aujourd’hui, toutes les strates de la société sont impliquées sur les enjeux écologiques. Pouvoir politique, ONG, secteur privé, toutes les composantes de la société ont compris que la recherche de solutions par rapport à la raréfaction des matières premières passait par la co-construction de projets innovants répondant à cette problématique.
« co-production horizontale de démocratie »
La co-construction permet la mise en place d’une « co-production horizontale de démocratie », affirme Bettina Laville, « délibérative, participative ». Le seul écueil étant la passation intégrale des problématiques des mains des décideurs politiques vers la sphère associative et privée.
La conférence introductive a également permis aux participants de mieux connaître certains projets de co-construction ayant faits leurs preuves de part le monde.
Prenons l’exemple du projet « barefoot college » : Fondé par Bunker Roy, le barefoot college est un programme d’éducation qui a démarré en Inde. Le barefoot college est un organisme d’enseignement réservé aux femmes pauvres. Le but, faire de ces femmes, en un temps record, des ingénieures spécialisées en énergie solaire.
Le projet, démarré au Rajasthan, fut un succès. Il fut donc élargi à d’autres pays, à commencer par l’Afghanistan. Six mois plus tard, les trois premières femmes à exercer le métier d’ingénieure dans ce pays sont sorties du barefoot college. Elles ont enseigné leur nouveau savoir à 27 autres femmes. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 installations solaires qui été mises en place sous la direction de ces femmes.
Depuis, le succès du projet est total, puisque appliqué avec succès dans certains pays d’Afrique et de Polynésie. Le langage n’est ici pas un obstacle à l’enseignement, puisque l’intégralité des savoirs techniques est transmise par signes. Et selon Bunker Roy, l’efficacité du procédé est avérée : « En six mois, ces femmes ont des compétences en ingénierie solaire équivalentes à une formation spécialisée de trois ans ».
Au final, ces installations de panneaux solaires ont contribué à économiser plus de 1,5 millions de litres de kérosène.
D’autres projets de co-production comme celui-là ont été présentés au cours de cette journée, sur lesquels nous reviendrons au sein de la Veille Actualité, comme le distribution de lampes solaire en Afrique par Total, en partenariat avec une entreprise privée, ou encore la vente de pompes d’irrigation en Afrique pour 40 dollars…
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