L’industrie avec un grand I utilise de plus en plus de produits chimiques.
Dans le contexte actuel, avec l’émergence de certains pays comme le Brésil, l’Inde, l’activité industrielle chinoise de plus en plus grande, cette utilisation toujours plus importante des produits de la chimie implique forcément des coûts en matière de santé et d’environnement toujours plus conséquents.
C’est en tout cas ce que révèle le rapport publié par le PNUE (Programme des Nation Unies pour l’Environnement) au début du mois de septembre.
236 millards de dollars perdus
Achim Steiner, le directeur exécutif du PNUE, a résumé la problématique liées à la gestion des produits chimiques : » les progrès en terme de production et d’efficacité industrielles permis par l’utilisation des produits chimiques ne doivent pas se faire au détriment des être humains et de l’environnement. En fait, les progrès faits via l’utilisation de ces produits chimiques ne peuvent pas être considérés comme des progrès s’ils mettent en péril les réserves d’eau potable dans certaines régions, ou la sécurité alimentaire dans d’autres ».
« Les communautés à travers le monde, en particulier celles des pays émergents et en voie de développement, sont de plus en plus dépendantes des produits chimiques, depuis les engrais en passant par les produits plastiques et électroniques », affirme également Achim Steiner.
La facture payée par les systèmes de santé et les particuliers
Dans son rapport, le PNUE met en avant les pertes financières liées à la mauvaise gestion de ces produits chimiques. Ce sont près de 236 millards de dollars qui seraient perdus entre la production et le traitement des déchets. Plus surprenant, la majorité de ces 236 millards de dollars ne sont pas à la charge des industriels, mais plutôt des systèmes de santé internationaus et des particuliers. C’est dans ce sens que le PNUE appelle dans son rapport les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour faire évoluer cette situation en impliquant de plus en plus les industriels sur cette problématique.
Pour pendre un exemple concret, le rapport indique que, selon son estimation, les coûts liés à des empoisonnements par les pesticides en Afrique sub-saharienne sont supérieurs aux aides pour le développement versées annuellement à cette région pour la santé.
Autre exemple, en Chine, la pollution de l’eau a provoqué 634 millions de dollars de dégâts dans les élevages de poisson. Et ces dégâts sont entièrement à la charge des pisciculteurs.
Tout en soulignant que des progrès ont été faits ces dernières années dans la gestion des produits chimiques, le PNUE met en avant que « le rythme des progrès a été lent, et les résultats restent encore très insuffisants ».
Pour en savoir plus sur le rapport du PNUE, cliquez ici
Par Pierre Thouverez
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