Du 29 mars au 1er avril 2021, la 1ère édition des Rencontres de la Flotte océanographique française se déroulait en ligne. L’Ifremer en a profité pour présenter l’expédition Geoflamme, la prochaine campagne qui partira mi-avril pour comprendre l’évolution du volcan sous-marin au large de Mayotte.
Mi-avril, la campagne de recherche Geoflamme partira en mer durant 42 jours, à bord du Pourquoi pas ?, depuis la Réunion. Les 70 scientifiques étudieront plus en détail un nouveau volcan sous-marin au large de Mayotte. « Ce nouveau volcan a été découvert en mai 2019 et il est probablement né en juin 2018 à l’occasion d’une crise sismique sans précédent qui dure maintenant depuis plus de trois ans à Mayotte », explique Emmanuel Rinnert, de l’Ifremer et chef de mission de la campagne.
Il s’agit du quatrième volcan actif en France et du seul situé sous l’eau, à une profondeur de plus de 3 500 mètres. « Ce volcan fait un peu plus de 800 mètres de haut et environ 5 km de large, chiffre Emmanuel Rinnert. Depuis sa naissance, 6,5 km³ de lave ont été mis sur le fond : pour donner un ordre de grandeur, cela représente une épaisseur de 60 mètres de lave sur toute la surface de Paris. »
Aller au-delà du réseau de surveillance
Depuis mai 2019, un réseau de surveillance s’est mis en place. Des réseaux de mesures à terre suivent la sismicité et le déplacement de l’île qui s’est enfoncée jusqu’à 20 cm et déplacée de 20 cm vers l’Est. « Il y a un réseau de terre, mais aussi une batterie de mesures en mer qui nécessitent l’intervention de la flotte océanographique française, mais également des barges locales, des navires privées ou des navires de la marine nationale », détaille Emmanuel Rinnert.
Le chercheur part déjà pour la 18e mission de surveillance. Au-delà des besoins de la surveillance, il poursuivra cette mission par la campagne Geoflamme. Il s’agira de la première étude de recherche fondamentale consacrée au volcan. « C’est une chance énorme de pouvoir aller étudier un volcan sous-marin aussi près de sa naissance », explique-t-il. Des coulées de lave sont encore actives. « Sur cette mission, c’est la première fois aussi que l’on a la chance d’avoir le robot sous-marin Victor 6000 sur ce volcan, un submersible capable d’opérer jusqu’à 6 000 mètres de profondeur et qui va nous permettre de remonter à la fois des échantillons, et des observations par des images et des vidéos. »
La campagne a pu se maintenir malgré la crise sanitaire. Olivier Lefort, directeur de la flotte océanographique française, explique : « Il y a eu quasiment de mars à août un arrêt complet de l’activité. On a choisi de repartir en privilégiant des campagnes qui étaient au départ et à l’arrivée de la Métropole. Cette année on a choisi de programmer au départ de la métropole toujours et/ou au départ des Outre-mer françaises, en particulier la Réunion pour le Marion Dufresnes et le Pourquoi pas ? ».
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