Reportage

GE Renewable Energy sort sa première éolienne offshore géante de 12 MW

Posté le 24 juillet 2019
par Joël Spaes
dans Énergie

GE Renewable Energy a présenté à la presse lundi 22 juillet sa première turbine d’éolienne en mer, l’Haliade-X (12 MW), sortie de l’usine de production de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire.

L’Haliade X 12, c’est son nom, est à entraînement direct et à générateur d’aimant permanent. Elle a été entièrement assemblée sur le site initialement inauguré en décembre 2014 pour des machines de 6 MW (site repris à Alstom lors du rachat du constructeur français).

Un bond de taille

Cette éolienne géante – hauteur de 260 mètres avec un rotor de 220 mètres équipé de pales de 107 m unitaires – bat tous es records actuels sur ce marché de l’offshore éolien. Ses pales ont été construites à Cherbourg, sur l’usine de LM Wind Power, spécialiste racheté par GE Renewable Energy en 2017.

La nacelle sortie lundi de l’usine de Montoir-de-Bretagne sera expédiée dans les prochaines semaines à Rotterdam-Maasvlakte, aux Pays-Bas, où les éléments du prototype de l’Haliade-X 12MW doivent être assemblés en vue de tests. Le prototype de l’Haliade-X sera installé à terre pour faciliter l’accès aux essais, qui doivent permettre à GE Renewable Energy de recueillir, pendant cette période initiale d’exploitation, les données nécessaires à l’obtention de sa certification type, dont John Lavelle, PDG de GE Renewable Energy Offshore Wind, espère qu’elle soit obtenue en 2020. Il s’agit en effet d’une étape clé dans la commercialisation du produit, laquelle est prévue pour 2021.

Grâce à une puissance de 30% supérieure à celle des machines actuellement installées dans le monde, GE Renewable Energy signale que son Haliade-X 12 MW pourra produire en moyenne quelque 67 GWh d’énergie brute annuelle.

Et il s’agit d’un pari de taille, car la majorité des concurrents de GE Renewable Energy (Siemens Gamesa, le leader de l’offshore mondial, ou encore MHI Vestas) sont en train de mettre au point des machines de 10 MW qui sont d’ores et déjà dans les appels d’offres dans le monde. GE Renewable Energy espère ainsi marquer un point dans une compétition qui s’annonce féroce en la matière.

Une deuxième nacelle de l’Haliade-X 12 MW est actuellement en cours d’assemblage à Saint-Nazaire, avant d’être expédiée dans les prochains mois au centre d’essais d’ORE Catapult à Blyth, au Royaume-Uni. Cette deuxième unité sera testée en parallèle en conditions réelles, afin de réduire le temps requis pour valider les performances et la fiabilité, avant la mise sur le marché.

Les sites français consacrés

Le site de Saint-Nazaire a déjà assuré l’assemblage de plus de 80 turbines Haliade 150-6MW depuis son inauguration, notamment pour le tout premier parc éolien aux Etats-Unis (Block Island). Dans le cadre du projet de l’Haliade-X 12 MW, plus de 46 millions d’euros sont investis par GE sur le site, afin d’adapter ses capacités de production à la fabrication de cette nacelle de 12 MW. Plus de 75 millions d’euros sont également investis à Cherbourg, pour la production des pales de de l’Haliade-X. GE Renewable Energy a par ailleurs indiqué que Nantes demeurerait le centre mondial pour le groupe de cette technologie. Jérôme Pécresse, PDG de GE Renewable Energy, précise dans un communiqué remis à cette occasion, que « la présentation aujourd’hui à Saint- Nazaire, de la toute première turbine de l’Haliade-X 12 MW, marque une nouvelle étape clef dans la poursuite de notre engagement pour la structuration de la filière éolienne en mer. Ce projet est emblématique de notre capacité à investir et innover pour accompagner nos clients dans un environnement ultra-compétitif et en plein essor. »

GE Renewable Energy a cependant annoncé le 12 juillet la construction dans le cluster Jieyang’s Offshore Wind, dans la province chinoise du Guangdong, d’une usine pour ces machines de 12 MW. Un site qui desservira l’ensemble de la région asiatique, où les perspectives de développement sont importantes à terme. Le plan de développement offshore éolien du Guangdong prévoit à lui seul quelque 66 GW d’ici à 2030.


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