« Nous sommes déçus parce que ça nous prive de la possibilité d’aller explorer et d’évaluer les gaz de schiste dans notre pays », a déclaré à l’AFP Jean-Louis Schilansky, le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). « Ca ferme la porte, on l’espère provisoirement, en tout cas ça ferme la porte. Or on importe 99 % du pétrole qu’on consomme et 98 % du gaz, donc on se prive d’une ressource importante », a-t-il ajouté.
Le gouvernement français a décidé lundi d’abroger les trois permis de recherche de gaz de schiste accordés à Total et à l’américain Schuepbach dans le sud de la France, une victoire pour les opposants mobilisés depuis des mois contre la technique contestée de la fracturation hydraulique.
Ces trois permis d’exploration étaient ceux parmi les 64 accordés en France qui visaient exclusivement les gaz de schiste, les autres ne visant plus que les hydrocarbures conventionnels sans fracturation.
« Un permis c’est un contrat, donc le fait de l’abroger pour une raison ou une autre ça ouvre potentiellement les voies d’un recours », a souligné M. Schilansky, en rappelant que Total avait renoncé à la fracturation.
« Mais ce que nous regrettons le plus c’est qu’on n’ait pas la possibilité de travailler avec les pouvoirs publics et les collectivités locales pour améliorer les conditions d’exploitation. On ferme la porte avant même de savoir, en raisonnant par analogie avec les États-Unis et sur la base d’impressions ou d’émotions », a-t-il estimé.
La France, devenue en juillet le premier pays à interdire la fracturation hydraulique, est aussi avec la Pologne le pays européen avec le meilleur potentiel d’hydrocarbures de schiste.
Les États-Unis ont développé en masse l’exploitation des gaz de schiste à la faveur de techniques nées il y a quelques années. Cela a rendu le gaz bon marché outre-Atlantique, mais des pollutions ont été dénoncées du fait de la fracturation. Celle-ci consiste à fracturer la roche en grande profondeur avec un mélange d’eau, de sédiments et de produits chimiques projeté à haute pression, afin de libérer les hydrocarbures.
(Source et crédit photo : AFP)
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