(AFP) Le gouvernement britannique a annoncé jeudi qu'il pourrait désormais délivrer directement les autorisations pour l'exploitation du gaz de schiste, afin de contourner des autorités locales jugées trop lentes ou réticentes.
Le ministre des communautés et du gouvernement local pourra ainsi se saisir directement des dossiers, a-t-il annoncé dans un communiqué commun avec le ministère de l’Énergie et du changement climatique.
Il cherchera en particulier à identifier les autorités locales qui ne donnent pas de réponse aux demandes de permis dans le délai légal de 16 semaines, afin d’accélérer le processus.
Le gouvernement pourra aussi se saisir des dossiers en appel quand une demande de permis a été rejetée mais que la décision est contestée par l’entreprise qui veut réaliser des forages.
Le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron est un soutien très enthousiaste du développement du gaz de schiste, y voyant potentiellement une source d’énergie bon marché et abondante. Mais ses ambitions se heurtent à l’opposition de collectivités locales, chargées jusqu’à présent de délivrer les permis.
Fin juin, les autorités du comté du Lancashire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, avaient ainsi rejeté des demandes de permis pour un projet d’exploration de gaz de schiste, évoquant les risques de pollution visuelle et sonore pour les riverains, inquiets par les nuisances causées par la technique de la fracturation hydraulique.
« Le gouvernement a clairement affirmé que le gaz de schiste représente une priorité nationale, qui doit aider le Royaume-Uni à devenir une économie à faibles émissions de gaz carbonique. Mais nous voulons nous assurer que les demandes de permis ne se retrouvent pas confrontées à une situation frustrante, avec des décisions de collectivités locales lentes et confuses », a expliqué Greg Clark, le ministre des Communautés.
Il veut ainsi empêcher que le processus d’autorisation dure des mois voire des années, empêchant le développement du gaz de schiste dans le pays.
UK Onshore Oil and Gas (UKOOG), représentant les entreprises du secteur, s’est réjoui de l’annonce, soulignant que « la durée d’instruction des demandes de permis a bondi de trois mois à plus d’un an, générant des retards et des coûts qui ne sont pas dans l’intérêt des habitants, des entreprises ou des Britanniques dans leur ensemble ».
Les associations environnementalistes ont en revanche critiqué le nouveau dispositif.
« Les autorités locales ont respecté les règles. Ces changements sont introduits parce que le gouvernement est en désaccord avec leurs décisions démocratiques », a jugé Naomi Luhde-Thompson, de l’association Les amis de la Terre.
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