Les quatre derniers satellites du deuxième lot Galileo nécessaire à la pleine capacité opérationnelle du système doivent décoller de Kourou aujourd’hui.
Avec ce lancement (en direct à 13 h 25 heure de Paris depuis le site www.esa.int), Ariane 5 porte de 22 à 26 le nombre de satellites composant la constellation Galileo. 24 sont opérationnels et placés à 23 222 km tandis que six satellites serviront de «roue de secours».
Cette mise sur orbite permettra d’améliorer la précision du positionnement et la couverture mondiale du système de navigation (mis en service en… 2008) dont les premiers services remontent à 2016.
Près de 100 millions de terminaux commerciaux exploitent déjà les données de Galileo. Avec ce dernier lancement, le GPS européen pourrait passer à 200 millions d’utilisateurs.
Galileo fournit un service de positionnement global très précis (grâce à des fréquences doubles en standard, la précision en temps réel atteint le mètre) et garanti sous contrôle civil. Il est interopérable avec le GPS et Glonass, qui sont respectivement les systèmes mondiaux de navigation par satellite des États-Unis et de la Russie.
eCall : des secours plus rapides
L’aide à la navigation automobile sera améliorée. Les informations de positionnement affichées par les smartphones (une soixantaine de modèles sont compatibles et une trentaine de fabricants de puces proposent des solutions) seront plus précises et plus fiables, en particulier dans les environnements urbains où les rues étroites et les grands immeubles bloquent souvent les signaux satellites.
Mais la grande nouveauté devrait être la généralisation du système eCall. Il compose automatiquement le numéro d’urgence unique européen 112 en cas d’accident grave de la route et communique, grâce à Galileo, la localisation du véhicule aux services d’urgence. Le système eCall – qui peut également être déclenché manuellement – ne transmet que les informations essentielles et ne stocke ni n’enregistre les données. On estime qu’eCall réduira le temps de réponse des services d’urgence de 50 % dans les zones rurales et jusqu’à 60 % dans les zones urbaines, sauvant ainsi des centaines de vies chaque année et réduisant les conséquences des blessures.
Galileo aura de nombreux usages. Officiellement reconnu par l’Organisation maritime internationale dans le cadre de son système mondial de radionavigation, Galileo jouera un rôle important dans la navigation maritime. Que ce soit en mer, dans un port très fréquenté ou dans un canal étroit, il devrait contribuer à assurer une navigation plus sûre sur l’eau.
Galileo fournit aussi une fonction globale de recherche et de sauvetage (SAR), basée sur le système opérationnel Cospas-Sarsat. Les satellites sont en effet équipés d’un transpondeur capable de transférer les signaux de détresse des émetteurs de l’utilisateur vers les centres régionaux de coordination du sauvetage, qui déclenchent alors l’opération de sauvetage.
Mais l’enjeu est aussi politique face à l’hégémonie du GPS américain. «Quelque 10 % du PIB européen dépendent aujourd’hui des systèmes de positionnement par satellites, et d’ici à 2030, ce pourcentage pourrait grimper à environ 30 %», justifie le CNES, l’agence spatiale française.
Philippe Richard
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