Pour son sixième anniversaire, le festival du numérique Futur en Seine s’apprête à réinvestir le quartier parisien des Arts et Métiers (un symbole qui ne doit rien au hasard), pour y implanter son désormais célèbre et très couru « Village des Innovations », un salon où seront exposés près de 150 innovations numériques françaises et internationales, ainsi que de nombreux projets et prototypes, alliant le plus souvent technologies, services et design. Le festival, dont l’ambition avouée est de « montrer qu’il existe véritablement une économie innovante active et ancrée dans la réalité avec des applications au service de chacun », a su s’imposer d’année en année comme un événement absolument incontournable pour les professionnels du numérique, comme pour le grand public.
Quittant pour la seconde fois la nef douillette du CENTQUATRE, c’est le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers, seul établissement d’enseignement supérieur français entièrement dédié à la formation des adultes), le musée des Arts et Métiers et la très hype Gaîté-Lyrique qui reprennent cette année encore le flambeau en accueillant du 11 au 14 juin, ce fameux Village des Innovations. Les projets exposés seront répartis selon neuf thématiques : villes ingénieuses, santé connectée, maison autonome, savoirs partagés, nouveau tourisme, commerce augmenté, expériences immersives, outils créatifs et quotidien responsable.
Les jeux vidéos seront également à l’honneur, avec la présentation à la Gaîté-Lyrique du Cnam-Enjmin, première école du jeu vidéo dans l’hexagone.
Petit tour d’horizon – non exhaustif – des forces en présence dans ce véritable « village ».
Mother, la domotique ludique (CNAM)
Nouveau joujou du père de Nabaztag (le fameux lapin connecté), la « Sen.se Mother » permet de vivre la vie connectée que l’on désire, aidée dans sa mission par la ribambelle de « Motion cookies », un jeu de quatre petits capteurs polyvalents et paramétrables. Que l’on désire se concentrer sur la santé, le confort ou encore la sécurité du foyer, la « Sen.se Mother » peut constituer un appui non négligeable, et un premier pas ludique dans l’univers de la domotique, pour 290 euros.
Petits bémols néanmoins : le protocole propriétaire, le prix des quatre cookies supplémentaires (155 euros) ainsi que l’échec de Nabaztag, pourront en refroidir quelques uns.
Deepki, moteur d’audits énergétiques virtuels (CNAM)
Deepki est un moteur d’audits énergétiques virtuels permettant de valoriser les informations déjà à disposition (données patrimoniales, énergétiques et d’activité existantes des parcs de bâtiments) afin de piloter une transition énergétique en douceur sur les grands parcs immobiliers. Les gestionnaires de ces grands parcs doivent en effet faire face à un casse-tête : la difficulté de mener à bien un projet d’efficacité énergétique sur un vaste ensemble de bâtiments existants, avec l’obligation de réaliser un audit énergétique.
Deepki propose une solution à distance et à moindre coût, grâce à ses algorithmes de consolidation des données (« Data-Integration »), ses algorithmes purement statistiques (« Data-Analytics »), son système expert et prédictif (« Predictive Engine ») qui viennent puiser, allègrement, dans le Big Data. Le modèle de ce moteur d’audits n’est pour le moment pertinent qu’au sein de l’Union Européenne.
« Bike assistant », le tableau de bord idéal (CNAM)
Le projet Asphalt Lab se propose de servir d’intermédiaire intelligent entre le cycliste et son smartphone : avoir un accès aisé à ses données de course (vitesse, distance, durée du trajet), conserver Google Maps à portée de main, ainsi que les fonctionnalités primaires d’un téléphone (SMS et appels, si l’on ne désire pas débrancher). Le « Bike Assistant » permet d’utiliser son smartphone à la carte, et pourrait bien s’inscrire dans une tendance lourde chez les trentenaires citadins : profiter de la technologie, sans qu’elle n’en devienne envahissante pour autant.
Simple et intuitive, la navigation au pouce permet de jongler sans douleur entre les informations, mais uniquement en cas de besoin. Les concepteurs (Grégoire Lanaud, Frédéric Martin et Raphaël Chabaud) l’ont voulu facile à clipser grâce à son support magnétique, mais également non intrusive et assez peu énergivore puisqu’il s’appuie sur la technique de transmission « Bluetooth Low Energy », consommant dix fois moins tout en offrant un débit équivalent au Bluetooth standard.
Busit, la plate-forme d’interconnexion domotique (Gaîté-Lyrique)
Faciliter la communication entre nos objets connectés, certains services Internet et des applications Web : telle est la mission de la plate-forme Busit, qui offre la possibilité d’élaborer des scénarios domestiques en utilisant de manière optimale les objets connectés et les services associés existants, afin d’être accompagné de manière idoine tout au long de sa journée, simplifiant ainsi notre quotidien. Les informations circulant sur cette plate-forme d’interconnexion sont protégées – elles sont chiffrées, mais également signées par une clé spécifique à chaque utilisation.
Biobots : imprimer en 3D avec des cellules vivantes
Présentée comme étant le futur de la médecine régénérative, Biobots est une « bio-imprimante » 3D capable de réaliser des tissus vivants fonctionnels et à l’envi. L’encre utilisée par Biobots peut contenir n’importe quel type de bio-matériaux, avec en tête des cellules vivantes, et permettrait de créer de toute pièce des échantillons tissulaires. Ces échantillons pourraient servir, dans un premier temps, de matière première idéale destinée aux tests cliniques habituellement réalisés sur des animaux. A partir des cellules appartenant à un individu particulier, des tests spécifiques de tolérance pourront également être conduits, afin de mettre en place un traitement personnalisé sans faire courir le moindre risque au patient.
Bionic bird, le drone marseillais plébiscité (CNAM)
Dernier de cette petite liste, la superstar des drones biomimétiques tricolores, le Bionic Bird. Digne héritier d’une famille à qui l’on doit déjà le fameux Tim Bird (succès des années 60… à nos jours, où il continue à bien se vendre en Chine), l’ingénieur marseillais Edwin Van Ruymbeke a conçu ce drone ultra-léger capable de voler à près de 20 kilomètres heure. Pilotable à l’aide d’un smartphone (après avoir téléchargé l’application dédiée) de manière très intuitive, il suffit d’incliner le téléphone à droite ou à gauche pour voir le petit bolide de 9,3 grammes emprunter cette même direction, avec une portée d’une centaine de mètres. Silencieux, il dispose d’une autonomie relativement faible (à peine 8 minutes…), mais peut se recharger en seulement 12 minutes, une fois posé sur son chargeur nomade en forme… d’œuf, évidemment.
- Petit clin d’œil : le vol du Bionic Bird semble suffisamment réaliste pour aller jusqu’à leurrer un oiseau de proie, qui décide de le prendre en chasse.
Le Village des Innovations, du 11 au 14 juin au CNAM, au Musée des Arts et Métiers et à la Gaîté-Lyrique, dans le cadre du festival Futur en Seine.
Par Moonzur Rahman
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Cet article se trouve dans le dossier :
L'informatique quantique : entre fantasmes et réalité
- Calcul quantique : les premières applications à court terme
- Le Graal quantique : des calculateurs moins sensibles au «bruit»
- Les calculateurs NISQ : pour valider ce qui « marche »
Dans l'actualité