Ils s'appellent New Shepard, Falcon 9, Adeline ou Altaïr. Qu'ont-ils en commun ? Ce sont des lanceurs spatiaux qui veulent diminuer drastiquement les coûts de mise en orbite en présentant une partie réutilisable. Et ça y est, on commence à y arriver !
22 janvier 2016 – Van Horn, Texas. La firme commerciale Blue Origin, fondée par Jeff Bezos (PDG d’Amazon) fait un doublé mondial. Première réutilisation d’un lanceur, premier lanceur à ré-atterrir deux fois sur la terre ferme en position verticale. La petite fusée New Shepard avait en effet déjà fait son premier vol et son premier atterrissage réussi le 23 novembre 2015. Après nettoyage, révision et quelques améliorations, elle a réitéré son exploit. Blue Origin vient ainsi de damner le pion à son principal rival commercial, Space X avec sa Falcon 9. Néanmoins, on peut nuancer, New Shepard est une fusée qui n’assure que des vols suborbitaux. Elle se compose d’un petit premier étage et d’une capsule destinée à accueillir les premiers touristes de l’espace pour un séjour de quelques minutes en apesanteur à 100 km d’altitude. Assez loin donc de la beaucoup plus massive Falcon 9 qui a déjà ravitaillé plusieurs fois la station spatiale internationale à plus de 400 km de la Terre.
Falcon 9 de Space X : prometteuse
Un mois après son rival, la fusée Falcon 9 de l’entreprise commerciale Space X fondée par Elon Musk (entre autre aussi cofondateur de Zip2, Paypal et Tesla motors) réussissait son premier atterrissage sur la terre ferme. Depuis, l’entreprise essaye de réussir un amerrissage. Mais elle en est déjà à son troisième échec. Le dernier datant du 17 janvier 2016. Pourquoi insister pour savoir amerrir si on sait déjà atterrir ? Pour des raisons de coûts ! Ainsi pas besoin de rediriger la fusée forcément vers la Terre. Car l’objectif n’est pas seulement technologique, il est aussi commercial, réutiliser le 1er étage d’un lanceur doit avant tout permettre de diminuer les coûts d’accès à l’espace. Première raison pour laquelle les navettes spatiales ont été abandonnée : elles revenaient plus chère qu’un lanceur classique. Pour Space X, il reste donc à prouver sa capacité à réutiliser un lanceur qui aurait été récupéré et à montrer que le concept est intéressant commercialement.
Adeline, l’outsider d’Airbus DS, pas avant 2025 !
Airbus Defence and Space a dévoilé en juin 2015 son propre projet de récupération partielle de lanceur. Baptisé Adeline (Advanced Expandable Launcher with Innovative Engine Economy), le concept consiste à intégrer un module retour au premier étage de la fusée qui s’activerait au moment du largage du réservoir et ramènerai sur Terre la baie de propulsion, les moteurs et l’avionique. Le tout ressemble à un petit drone à hélice. Airbus DS espère pouvoir réaliser un gain de 30% sur le coût de lancement d’une fusée avec un supplément de seulement 2 tonnes de kérosène. Mais le premier vol inaugural n’est prévu qu’en 2025 !
Altaïr, un porteur réutilisable pour petits satellites
Dans la famille des réutilisables, l’Onera travaille pour le Cnes sur un autre concept. Un porteur (qui ressemble à un petit avion) amènerait en altitude le lanceur et ses petites satellites (10-50 kg). Ce type de lancement aéroporté présente de très nombreux avantages : structures au sol légères, lancement sur des sites différents envisageables, élargissement des possibilités en terme d’azimut de tir, lanceur beaucoup plus petit… La phase d’étude débute seulement pour une période de 3 ans au terme de laquelle un business plan pourra être proposé à différents partenaires.
Sophie Hoguin
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