Ces dernières semaines, le gérant du complexe atomique, Tokyo Electric Power (Tepco), ainsi que des chercheurs du laboratoire KEK, de l’Université de Tsukuba et d’un établissement universitaire de Tokyo, ont utilisé un dispositif spécial qui permet de voir où se trouve le combustible nucléaire.
Il ont ainsi réussi à situer le combustible de la piscine de désactivation du réacteur 1, mais pas le combustible du coeur du même réacteur à l’endroit où il aurait pourtant dû être s’il n’avait pas fondu.
Pour ce faire, ont été utilisées les propriétés de particules de haute énergie et charge négative appelées muons.
Lesdits muons, des cousins des électrons, ne sont pas faciles à arrêter: ils traversent librement de nombreux matériaux, au point d’ailleurs de gêner parfois des expériences scientifiques.
Pourtant, ils peuvent être stoppés par des substances à haute densité. En traquant les muons bloqués, il est ainsi possible de produire une image de la présence du combustible nucléaire dans le réacteur.
C’est cette particularité que les chercheurs ont utilisée en mesurant les flots de muons depuis plusieurs endroits à l’extérieur du réacteur nucléaire examiné.
« On devrait voir une ombre sur les images à l’endroit du coeur, or elle n’est pas là, ce qui signife très probablement que tout le combustible est tombé », a expliqué à la télévision le professeur du KEK Fumihiko Takasaki qui a conçu et dirigé ces tests.
Jusqu’à présent, Tepco et les experts du secteurs avaient certes la quasi certitude que le combustible avait fondu, mais sur la base de calculs et simulations. Cette fois, des mesures en donnent une quasi preuve, sans dire cependant exactement où se trouve ledit combustible: au fond de la cuve sous pression ou plus bas encore ?
La même question se pose en outre pour les coeurs des réacteurs 2 et 3 dont on suppute qu’ils ont aussi subi peu ou prou un sort identique.
En tout état de cause, la tâche d’extraction des débris de ce combustible fondu ne s’en trouvera pas facilitée.
La récupération de ce corium constituera l’opération la plus délicate et la plus longue du processus de démantèlement engagé.
Selon les prévisions actuelles, il faudra entre 20 et 30 ans uniquement pour procéder à ce retrait qui, dans le meilleur des cas, ne pourra pas débuter avant 2020.
« En tant que scientifiques, nous ressentons cependant la responsabilité d’utiliser nos connaissances et compétences pour aider à procéder au démantèlement le plus rapidement possible », avait déclaré il y quelques mois M. Takasaki.
kap/mf
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