[Dépêche AFP publiée le 21/12] L'un des plus gros dangers pointés du doigt à la centrale accidentée de Fukushima est désormais écarté avec le retrait achevé de tous les assemblages de combustible nucléaire de la piscine du réacteur numéro 4, selon la compagnie Tepco.
« C’est une avancée importante », s’est félicité devant la presse le directeur de la centrale, Akira Ono.
Cette opération, qui a pris plus d’un an, s’est terminée samedi. Tokyo Electricc Power (Tepco) avait déjà annoncé début novembre qu’il ne restait que 180 assemblages neufs dans ce bassin de désactivation. Avaient alors déjà été enlevés les 1.331 assemblages de combustible usé qu’elle contenait au moment de l’accident.
Quand a commencé ce retrait, la première grande étape dans le démantèlement de la centrale Fukushima Daiichi, il y avait dans la piscine 1.533 assemblages, dont 1.331 usés et 202 neufs. Tous ont donc désormais été transférés en lieu plus sûr, dans un autre bassin du site, à l’écart des réacteurs mis en péril par le tsunami du 11 mars 2011.
En réalisant sans incident l’extraction de ce combustible, Tepco a levé une menace importante: si la piscine avait subi une nouvelle catastrophe (à cause d’un séisme ou d’un tsunami), de nouveaux dégagements massifs de substances radioactives auraient pu se produire à cause de la difficulté (voire l’impossibilité) de refroidir ce combustible.
Pour procéder à l’extraction, Tepco a bâti une nouvelle couverture au-dessus du réacteur numéro 4 et installé un dispositif neuf d’extraction ainsi que procédé à la récupération des détritus tombés dans le bassin.
La même opération de transfert des assemblages un à un vers un caisson immergé pouvant en contenir 22, puis vers l’autre piscine d’entreposage, a été effectuée 71 fois, sans problème notable.
Il n’est jamais arrivé auparavant que de telles tâches soient réalisées dans un environnement accidenté où les techniciens doivent oeuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité.
Il s’agissait en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, mais c’est cependant loin d’être la dernière ou la plus risquée.
Le combustible usé qui reste encore dans les piscines des réacteurs 1 à 3 devra lui aussi être extrait, des travaux encore plus difficiles.
Le coeur du réacteur 4 était vide au moment de l’accident, seule sa piscine contenait du combustible, mais pour les trois autres, le bassin de chacun était rempli de plus de 500 assemblages et leur coeur a fondu, ce qui va rendre les opérations de nettoyage autrement plus longues et complexes.
kap/mpd
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