Frédérique Vidal est la nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Enseignante-chercheure en sciences de la vie et présidente de l’université de Nice Sophia Antipolis depuis avril 2012, elle est issue de la société civile, née à Monaco et inconnue du grand public.
Après avoir suivi une maîtrise de biochimie à l’Université de Nice, un DEA en virologie fondamentale à l’Institut Pasteur, et un doctorat en sciences de la vie à nouveau à Nice, Frédérique Vidal est engagée en tant que maître de conférences en 1995 par l’Université de Nice. Elle y devient Professeur en sciences de la vie dans cette même université en 2004. Puis, elle gravit doucement les échelons. Elle devient notamment directrice du département Sciences de la vie de 2005 à 2008. Puis directrice de la faculté des sciences de 2009 à 2012. Avant de prendre la tête de l’Université niçoise en 2012.
Présidente d’Université dont l’action est reconnue, elle avait été réélue en avril 2016 pour un nouveau mandat de 4 ans. Elle est par ailleurs experte pour l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AÉRES) depuis 2007. Et pour l’Union européenne dans le cadre de l’université euro-méditerranéenne depuis 2010. Un engagement européen chéri par Emmanuel Macron.
Une généticienne pour un nouveau ministère
« Son activité dans le domaine de la recherche est concentrée sur la génétique moléculaire, discipline très expérimentale, avec la mise en place de modèles cellulaires et animaux », indique son CV sur le site de l’Université Nice-Sofia-Antipolis. Elle est notamment à l’origine de la création du futur campus étudiant à Cannes prévu pour la rentrée 2019. Il formera notamment un millier d’étudiants autour des métiers de l’audiovisuel, du cinéma et des jeux-vidéos.
Les questions d’enseignement supérieur et de recherche étaient jusqu’ici tenues par un secrétaire d’Etat rattaché au ministère de l’Éducation nationale. Frédérique Vidal remplace ainsi Thierry Mandon qui occupait ce poste depuis juin 2015. La nouvelle ministre s’y voit adjoindre l’innovation. Il s’agit d’ « un excellent signal adressé à la communauté universitaire », se félicite la Conférence des Présidents d’Université dans un communiqué.
Des chantiers importants à traiter
Plusieurs sujets chauds attendent Frédérique Vidal. Le 8 mai, la pétition Le hasard ne décidera pas de mon avenir ! a été lancée. Elle a déjà collecté plus de 9.000 signatures. Elle s’indigne contre une circulaire officialisant le tirage au sort dans les licences universitaires en tension (Staps, PACES, Droit ou encore en Psychologie). Celle-ci a été publiée en toute discrétion durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. « L’Etat démontre par cette circulaire l’aveu d’échec de notre système éducatif », insistent les lanceurs d’alerte. Ils demandent l’abrogation de cette circulaire et une « réforme ambitieuse » pour « permettre à tous les jeunes titulaires du BAC d’accéder aux études supérieurs ».
Par ailleurs, la ministre devra prendre à bras le corps le sujet du chômage, la diminution des postes de permanents dans les organismes de recherche et à l’université au profit de postes précaires. Elle devra ainsi redorer le blason de l’université et de la recherche française pour éviter la fuite de nos jeunes cerveaux à l’étranger.
La passation de pouvoirs entre Frédérique Vidal et Thierry Mandon est prévue pour jeudi matin, juste avant le premier Conseil des ministres du gouvernement d’Edouard Philippe.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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