Le plan d’investissement France 2030, présenté par le Président de la République au mois d’octobre dernier, vise à renforcer la compétitivité industrielle de la France et à investir sur des technologies d’avenir. Pour cela, ce sont près de 30 milliards d’euros qui vont être investis durant les 5 prochaines années.
10 axes forts se dégagent du plan France 2030, et qui dessinent les ambitions industrielles tricolores pour les prochaines années.
Des grandes ambitions sur l’énergie et la décarbonation
Près de huit milliards d’euros du plan France 2030 sont consacrés à la décarbonation de l’industrie, au développement d’un réacteur nucléaire de petite taille, et à la production d’hydrogène vert, secteur sur lequel la France veut devenir leader.
On peut ajouter à cela les quatre milliards d’euros, qui doivent faciliter le développement du premier avion bas carbone, et la production de quelques deux millions de véhicules électriques d’ici à 2030. Ces investissements, présentés dans le volet « transport du futur » du plan, portent bien entendus de forts enjeux en termes de décarbonation.
Alimentation, santé, et spatial bénéficient largement du plan d’investissement
L’autre axe fort de ce plan concerne les domaines de l’alimentation et de la santé. L’alimentation d’abord, avec des investissements qui vont se concentrer sur la durabilité et la traçabilité.
Le domaine de la santé va lui bénéficier d’une enveloppe globale de trois milliards d’euros, avec deux objectifs principaux : le développement de biomédicaments contre les cancers, les maladies chroniques et celles liées à l’âge, et aussi le développement de dispositifs médicaux innovants.
Le domaine de l’espace se voit quant à lui doté d’une enveloppe de près de deux milliards d’euros pour accompagner le lancement de lanceurs réutilisables, ainsi que de satellites de petite (voire très petite) taille.
Compétitivité VS Sobriété
A la suite de ces annonces, les réactions ont été multiples. La nécessité d’investir dès aujourd’hui dans des technologies qui pourraient s’avérer centrales dans la réalisation des transitions énergétique et numérique est une idée qui fait consensus. C’est par exemple ce que déclare le MEDEF dans La Tribune. Mais au-delà des annonces, beaucoup s’interrogent sur la méthode à employer pour mener ces chantiers de front, au vu de la pénurie annoncée en termes de compétences notamment.
Car le dilemme posé par les projections futures, à savoir une France décarbonée et compétitive industriellement, rend la marge de manœuvre étroite. C’est sur ce point-là que s’élèvent les commentaires les plus négatifs. C’est par exemple le cas de la Fondation pour la Nature et l’Homme, qui a regretté sur son site qu’« avec son plan d’investissement de 30 milliards d’euros présenté ce matin, le Président de la République cède un peu plus au mirage du “tout technologique » supposé résoudre, comme par magie, les crises écologiques ». Dans sa grande majorité, le mouvement écologiste souligne l’incompatibilité entre la compétitivité industrielle recherchée, et la sobriété nécessaire pour accomplir les objectifs de décarbonation. Les projets de SMR cristallisent, sans surprises, les critiques chez les écologistes, alors que l’opinion publique est plutôt favorable à cette annonce.
Enfin, il est intéressant de revenir sur les annonces faites sur l’alimentation, qui ont plutôt été chaudement accueillies, notamment par le monde agricole. Dominique Chargé, le Président de la coopérative agricole, a fait part de sa satisfaction : « La Coopération Agricole se félicite de la place centrale réservée à l’agriculture et à l’alimentation dans le cadre du plan France 2030. Nous tenons également à saluer le fait que le président de la République ait pris en compte l’ensemble des défis auquel la chaîne alimentaire doit répondre : l’adaptation au changement climatique, la préservation de l’environnement, ou encore la croissance démographique, tout en assurant la compétitivité de nos entreprises et de nos filières ».
Une réaction qui synthétise finalement assez bien la problématique que la France va devoir affronter dans les années qui viennent : adapter les pratiques tout en restant compétitifs.
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