D'après une étude réalisée par l’INSEE sur les montants consacrés aux études et aux investissements par les entreprises françaises du secteur de l’industrie, en 2016, pour protéger l’environnement, ceux-ci sont en baisse de 13% par rapport à 2015. Une tendance à la baisse qui s’expliquerait, pour l’INSEE, par la fin de cycles d'investissement antipollution dans certaines grandes entreprises.
Chute de 17 % des investissements et augmentation de 5 % des dépenses d’études
L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) révèle que la somme dépensée dans le cadre des investissements et des études pour la protection de l’environnement, par les entreprises employant 20 salariés ou plus, a baissé de 13 % en 2016 par rapport à 2015, atteignant un montant de 1,4 milliard d’euros. Les investissements et les dépenses sont par ailleurs plus nombreux dans les entreprises qui comptent 500 salariés ou plus, puisque 86 % d’entre elles se sont engagées dans des contributions antipollution, contre 25 % des entreprises de 20 à 49 salariés.
Les investissements des établissements industriels employant 20 salariés ou plus constituent l’essentiel de la dépense (80 %) à hauteur de 1,1 milliard d’euros, soit un recul de 17 % par rapport à 2015. Ce chiffre illustre une nette accélération de la baisse puisque le recul n’était que de 2 % en 2015 et de 3 % en 2014 d’après l’INSEE. En revanche, les dépenses pour les études liées aux enjeux environnementaux sont en hausse de 5 % en 2016 par rapport à 2015, avec un montant qui s’établit à près de 300 millions d’euros.
40 % des investissements pour protéger l’air ou le climat
Les sommes destinées aux investissements et aux études sont plus élevées dans les secteurs susceptibles d’avoir les activités les plus polluantes. Ainsi, quatre secteurs français se distinguent et concentrent 69 % des dépenses et des investissements pour protéger l’environnement : l’énergie, qui arrive en tête avec 397 millions d’euros (et qui finance à lui seul 50% des dépenses d’études), la chimie, qui a dépensé 219 millions d’euros, l’agroalimentaire avec un montant de 206 millions d’euros et enfin, la métallurgie qui a investi 133 millions d’euros.
Dans le détail des types d’investissements par domaine, l’INSEE précise qu’en 2016, 40 % des investissements antipollution ont visé la préservation de la qualité de l’air, premier poste de dépenses avec 447 millions d’euros investis en 2016 (288 millions d’euros pour éviter ou limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air et 159 millions d’euros pour réduire les émissions de gaz à effet de serre). Ces investissements sont réalisés dans le cadre de la loi de transition énergétique de 2015 qui vise une diminution de 40 % des émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2030 par rapport à 1990.
Les autres dépenses importantes concernent le traitement des eaux usées (197 millions d’euros), des déchets (145 millions d’euros), la protection et la dépollution des sols (123 millions d’euros). L’INSEE précise que 46 % des dépenses étaient destinées au prétraitement, au traitement ou à l’élimination de la pollution, tandis que 40 % étaient dédiées à la prévention des pollutions.
Par ailleurs, en 2016, les entreprises ont consacré 2,9 milliards de dépenses courantes en faveur de l’environnement, soit une baisse de 12 % par rapport à 2013. Au sein de ces dépenses courantes, près de 50 % correspondent au paiement de redevances, de cotisations et de taxes., et 61 % de ces paiements étant dédiés à la récupération et au traitement des déchets.
Aliye Karasu
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