Les fondamentaux

Énergie éolienne : identifier les contraintes et influences pour optimiser le rendement

Posté le 30 janvier 2019
par Pierre Thouverez
dans Énergie

Producteur majeur d’énergie électrique, l’éolien s’impose dans le paysage de l’énergie propre et renouvelable avec un taux de croissance de 34 % à l’échelle mondiale sur ces cinq dernières années. Son coût a également considérablement diminué au cours des dernières décennies. Cependant pour une exploitation optimale, il est important d’identifier les contraintes, les influences et les obstacles.

Identifier les contraintes de fonctionnement de l’éolienne

Contraintes météorologiques :

Le fonctionnement de l’éolienne doit être le moins possible perturbé par des phénomènes météorologiques tels que la neige, le givre, la tempête de sable, les orages, la grêle, etc.

Contraintes aérologiques :

Pour que le projet soit économiquement rentable, une éolienne nécessite un vent fort et régulier. La vitesse du vent doit être comprise en général entre 4 et 25 m/s.

Contraintes physiques :

La composition de l’atmosphère, influencée par la pollution, la brume, le brouillard et, d’une façon générale, tout ce qui peut faire varier la densité de l’air, affecte le rendement de l’éolienne.

Contraintes liées à la corrosion due à la concentration de sel ou de sable :

Les problèmes de corrosion sont bien connus de tous ceux qui vivent à proximité de la mer ou dans les zones sableuses. Sans maintenance, les performances de l’installation sont rapidement réduites.

Traditionnellement, le contenu du sel a été surveillé en utilisant des échantillonneurs à volume élevé suivis d’une analyse chimique des échantillons recueillis. Cependant, cette méthode n’est pas très utile pour une éolienne. Le ballon captif peut, cependant, être utilisé pour estimer le contenu du sable ou du sel à la hauteur de la nacelle dans les sites potentiels.

Les profils verticaux de concentration de teneur en sels ou particules de sable peuvent être mesurés de manière simple à l’aide d’une pompe et d’un sac d’échantillonnage comme indiqué sur la figure 1, le déclenchement de la minuterie étant réglé pour que l’échantillonnage s’effectue après le temps de vol jusqu’au niveau d’échantillonnage. À la fin du vol, les sacs sont récupérés et fermés hermétiquement aussi rapidement que possible ; l’analyse est ensuite effectuée au laboratoire. Pour convertir la concentration d’air des composés souhaités, il faut noter la durée et le débit de pompage et connaître le nombre de mètres cubes d’air que la pompe a prélevé.

Les influences locales sur le vent

Le terrain :

Pour optimiser le rendement d’une installation éolienne, le concepteur doit faire un choix de sites adéquats en fonction de l’influence locale sur le vent.

La topographie :

Au passage des obstacles topographiques, l’écoulement de l’air subit des modifications qui peuvent engendrer des augmentations de la vitesse du vent au sommet des collines.

Changement de rugosité :

À des altitudes élevées, à environ un kilomètre au-dessus du sol, l’influence de la surface de la terre sur l’écoulement du vent est pratiquement nulle. Par contre, dans les couches d’air plus basses, la friction contre la surface de terrain influe beaucoup sur la vitesse du vent. Dans le cas du gisement éolien, il faut distinguer l’effet de la rugosité du terrain et l’influence exercée par les obstacles avoisinants et les contours du paysage.

Obstacles : Lorsqu’un obstacle ou bâtiment isolé se dresse sur un site dégagé, l’écoulement du vent est très fortement perturbé dans le sens de l’écoulement et autour du bâtiment ou obstacle. Si h est la hauteur du bâtiment et d la dimension de la façade latérale perpendiculaire à la direction du vent, l’écoulement engendre une zone de sillage dont l’extension dans le sens de l’écoulement est de l’ordre de 20 heures, et latéralement d’environ 4 à 5 d.

Evaluation de site retenu

Pour optimiser son implantation sur un terrain, le choix des emplacements (micrositing) doit donc être effectué en fonction de caractéristiques locales du vent, et tenir compte des particularités suivantes :

Certains édifices sableux peuvent aussi servir d’indicateur de vent. En effet, les formations dunaires sont classées selon le régime du vent et la couverture sableuse :

Conclusion

Pour favoriser le bon rendement d’une éolienne le choix du site d’implantation est primordial. Ce site doit avoir, de préférence, une vue aussi dégagée que possible dans la direction des vents dominants. Il faut qu’il y ait aussi peu d’obstacles et une rugosité aussi faible que possible dans cette direction. Avec une colline en pente douce, il est même possible d’obtenir un effet accélérateur.

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Énergie éolienne terrestre, un article de Nacer MESSEN et Nachida KASBADJI MERZOUK


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