C’est une jolie boîte cubique en bois, de 20 cm de côté, en partie couverte de cellules solaires vitrées au motif floral.
Grâce à un système doté de trois électrodes, ces cellules ne se contentent pas de générer de l’électricité sous l’effet de la lumière du soleil, elles sont aussi capables d’en stocker, si bien que l’ensemble permet de recharger deux fois un téléphone portable.
De bleue, la fleur redevient blanche, comme la vraie Annabelle des jardins, une fois vidée de son énergie.
Son inventeur, Hiroshi Segawa, a également mis au point des cellules photovoltaïques à l’effigie du président français François Hollande ou encore de Hatsune Miku, star holographique virtuelle de la pop japonaise. « Personnages de dessins animés, portraits de gens réels et plein d’autres choses encore » : les possibilités décoratives sont illimitées, selon ce chercheur de l’université de Tokyo.
Son objectif ? Changer le regard sur le secteur de l’énergie qui n’a « pas une très bonne image », explique-t-il.
Réacteurs nucléaires à hauts risques, centrales à charbon polluantes, panneaux solaires encombrants, éoliennes bruyantes : avec cette initiative originale, M. Segawa veut créer « une énergie agréable » qui « ne nuise pas à l’environnement » et apporte une touche de couleur à une industrie bien terne.
Depuis l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011, qui a entraîné l’arrêt de l’ensemble des réacteurs du pays (auparavant plus du quart de l’électricité), le Japon cherche à promouvoir les énergies renouvelables.
Un gigantesque parc d’éoliennes est notamment en construction au large de la province durement meurtrie de Fukushima (nord-est). Le projet prévoit, d’ici à 2016, une capacité de production électrique de l’ordre de 12.000 kilowatts, de quoi alimenter plusieurs dizaines de milliers de foyers.
En excluant l’hydraulique, ces énergies ne représentent cependant qu’une portion congrue du total : 4,7% du panier énergétique, loin derrière la Grande-Bretagne (10,4%) ou l’Allemagne (20,1%), selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Les efforts de l’archipel pour développer le secteur solaire se heurtent toutefois à la météo, en particulier à un ensoleillement irrégulier, et à un manque de terrains propices.
Annabelle, elle, fonctionne même avec une faible source lumineuse intérieure, assure Hiroshi Segawa.
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