C’est bien sûr, le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, que l’association Elles bougent® a choisi pour dévoiler les résultats de son enquête menée avec l’institut CSA : « les femmes, l’industrie, la technologie et l’innovation».
L’étude sera présentée aujourd’hui au ministère de l’économie, lors de la remise des prix du premier challenge Innovatech – Elles bougent® (voir encadré) organisé pour fêter les 10 ans de cette association qui fait la promotion des métiers techniques de l’industrie auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes.
Un intérêt marqué avant le bac
Collégiens et lycéens se déclarent prêts à faire des études scientifiques pour travailler ensuite dans les secteurs industrie / techno / numérique (60% filles, 70% garçons). Chez les filles, tant élèves qu’étudiantes, la demande d’accès à davantage d’information sur les filières d’ingénieurs et techniciens est forte (63% et 70%).
Leur préférence allant à la rencontre avec des professionnelles en poste. Christelle Fumey, directrice adjointe du pôle Society de CSA nuance cependant ces résultats : « si l’on peut être agréablement surpris de cette grande proportion de filles attirées par les filières technologiques, on voit cependant avec les autres réponses qu’il y a un décrochage plus tard et que les filles vont finalement se diriger plus vers la pharmacie, la médecine et qu’elles ne vont peut-être pas penser ou se sentir capables d’aller vers l’industrie. Les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile ou la robotique restent ainsi dans les esprits et la pratique, plus masculins. »
Un manque de valorisation
Quelle que soit la population interrogée, le peu de femmes dans l’industrie est imputée à trois causes principales : une méconnaissance des métiers de l’industrie par les filles, peu de femmes valorisées ou dirigeantes capables de jouer un rôle de modèle, et un recrutement favorisant les hommes.
La passion avant tout
« Pour moi, c’est un des points importants à souligner dans cette enquête, explique Christelle Fumey, ce sont des métiers qui restent animés par la passion ! L’intérêt et le goût pour les sciences et techniques prend le pas sur les compétences relationnelles. Le savoir-faire reste au centre de la vie professionnelle et c’est vraiment là une particularité par rapport à d’autres secteurs ».
Discrimination, encore et toujours
A près de 90%, les femmes, quel que soit leur âge, pensent qu’elles peuvent être victimes de discrimination dans le monde professionnel (être moins payée à travail égal, postes inférieurs à formation égale, moindre respect, remarques sexistes, carrière freinée par la maternité etc…). Deux tiers des filles s’attendent à en être victime. L’association appelle en la matière à lutter contre l’installation d’une banalisation de la discrimination qui a pour conséquence : d’entériner la situation, de rendre plus difficile l’accès aux niveaux supérieurs de responsabilité pour les femmes, voire pour une part d’entre elles d’inhiber toute velléité en ce sens.
Poste à responsabilité : l’autocensure persiste
Quelque 80% des femmes ingénieurs s’estiment capables d’exercer un poste à responsabilité plus élevée. Mais la moitié d’entre elles ne se sent pas à l’aise pour postuler réellement. En outre, seule une petite minorité fait confiance à leur entreprise pour promouvoir autant des femmes que des hommes à des postes de direction. « Une posture qui ne m’a pas vraiment étonnée, appuie Christelle Fumey, car on rencontre cette autocensure encore très fréquemment dans d’autres secteurs ou d’autres contextes ».
« Elles ont 5 heures pour imaginer l’industrie du futur »
Le 1er challenge Innovatech Elles bougent® va mettre en avant les femmes ingénieures ce 8 mars 2016 : en 5 heures, de petites équipes composées d’étudiantes, de lycéennes et de marraines de l’association Elles bougent® imagineront ensemble l’Industrie du Futur, à partir de 5 thèmes : Ville durable, Médecine du futur, Impression 3D, Objets intelligents, Réalité augmentée. Vous pouvez suivre le challenge sur Facebook ou sur Twitter.
- Télécharger le Rapport CSA Elles bougent VDEF
Sophie Hoguin
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