La faible proportion de femmes ingénieures a incité la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) à mettre en place l’opération Ingénieuses en 2011, afin d’attirer davantage de jeunes filles en écoles d’ingénieur-e-s. La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 25 mai dernier, l’occasion de rencontrer la lauréate Elève-ingénieure France, Lou GRIMAL.
Son parcours :
Parallèlement à ses études d’ingénieur, Lou est investie dans bon nombre d’activités extra-scolaires et associatives. Elle a participé à trois semi-marathons, a été cheffe d’équipe de l’UTT au « Challenge du Monde des Grandes Ecoles » (CMGE) et secouriste en équipe. Au niveau associatif, elle a été élue au conseil des études au sein de son école, présidente d’Ingénieurs sans frontières Troyes, co-créatrice et trésorière de l’association « Portraits 2 Passages ». Dernièrement, c’est à un projet d’épicerie solidaire étudiante, AGORAé Troyes, qu’elle se consacre en tant que co-présidente. Concernant ses actions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, elle est marraine de l’association Elles Bougent : elle a d’ailleurs participé à un web-reportage de France 3 sur les femmes ingénieures. Elle a entrepris un voyage en binôme avec une autre élève-ingénieure pour montrer la possibilité pour les femmes de voyager seules.
Entretien avec Lou :
Qu’est-ce qui a vous a motivée à participer au concours Ingénieuses’18 ?
L.G. : Je n’avais jamais vraiment pensé participer à ce type de concours. Dans le cadre de l’association « Elles bougent », j’avais participé en équipe au concours Innovatech, que nous avons remporté au niveau Champagne-Ardenne. J’ai apprécié ce challenge, ce qui m’a donné l’idée de participer à d’autres concours, notamment quand je cherchais des financements pour un de mes projets. C’est ainsi que j’ai découvert le concours Ingénieuses de la Cdefi.
Votre parcours est un peu atypique, pouvez-vous nous l’expliquer?
L.G. : Effectivement, au départ, je ne voulais pas être ingénieure. J’ai d’ailleurs choisi de faire une prépa littéraire BL après le baccalauréat. C’est lors de la deuxième année de cette prépa qu’une personne de l’UTT est venue et nous a présenté l’école. Elle nous a expliqué quel était le concours à passer pour pouvoir y entrer. Cette rencontre m’a permis de me projeter, et j’ai donc passé le concours six mois plus tard.
Au tout début à l’UTT, j’ai uniquement été élue étudiante. C’est vraiment lors de la fin de mon parcours que je me suis investie dans des associations, au sein desquelles j’ai commencé à prendre des responsabilités, et c’est ce qui m’a plu. J’ai compris que c’est cela qui me permettait d’avancer : travailler sur des projets en groupe, trouver les bonnes personnes, motivées, c’est un gros challenge. J’ai notamment présidé Ingénieurs sans frontières Troyes. C’est qui m’a permis d’avancer le plus, tout en comprenant réellement ce qu’est le métier de Chef de projet.
Aujourd’hui je travaille sur un projet d’épicerie solidaire qui devrait voir le jour en septembre. Parallèlement à cela, je me suis plongée dans des projets beaucoup plus techniques (développement JavaScript) sous le statut d’auto-entrepreneure.
Finalement, je dirais qu’il y a quand même pas mal de hasard, d’envies personnelles et de facteurs conjoncturels qui ont joué sur mon parcours.
De nombreuses jeunes filles viennent d’obtenir leur baccalauréat et vont se lancer dans des études d’ingénieur, quel message souhaitez-vous leur adresser ?
L.G. : Osez prendre des risques, faire des choses qui paraissent folles… Cela vous aide à grandir. Prendre des risques m’a permis de reconsidérer ma vie professionnelle. Les voyages m’ont permis de trouver ma voie, de penser autrement.
Osez aller en école d’ingénieur. Quand j’étais plus jeune, un certain nombre de mes copines voulaient être dans la communication, ou s’occuper d’enfants… par clichés implicites ? Etudiez ce qui vous plait.