La faible proportion de femmes ingénieures a incité la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) à mettre en place l’opération Ingénieuses en 2011, afin d’attirer davantage de jeunes filles en écoles d’ingénieur-e-s. La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 25 mai dernier, l’occasion de rencontrer les lauréats de l’école la plus mobilisée, l’ENAC.
Les actions :
Après avoir créé en 2015 un poste de référent-e égalité, l’ENAC s’attaque depuis 2017 à un nouveau plan d’actions sur l’égalité femmes/hommes qui s’inscrit dans le cadre de la démarche de responsabilité sociétale de l’établissement. Cette dernière est composée de deux axes principaux : la politique de diversité et le développement durable. Elles ont pour but d’attirer davantage de jeunes filles dans les secteurs scientifiques aéronautiques, de former à l’égalité femmes/hommes et d’agir en faveur de l’égalité professionnelle. Le but de ces différentes actions est avant tout de préparer les étudiantes au monde du travail, tout en promouvant des modèles féminins dans des domaines encore trop masculins par le biais des médias. L’ENAC est également impliquée dans les réseaux associatifs, comme par exemple Elles bougent Midi-Pyrénées, et au sein de son campus avec la Journée campus au féminin.
Entretien avec Sophie COPPIN, Responsable sociétale à l’ENAC
L’ENAC a mis en place un poste de Responsable Sociétale et Environnementale (RSE), notamment en charge des questions d’égalité femmes/hommes. Quelles sont ses missions et vers qui portent ses actions ?
Les missions du RSE se répartissent sur 3 axes :
- en tant qu’employeur : informer et sensibiliser le personnel,
- en tant qu’école de l’Enseignement Supérieur : avoir une action pédagogique, assurer la mixité dans les effectifs étudiants,
- auprès des étudiants : les sensibiliser, les préparer à entrer dans la vie active.
Les actions portent donc vers des profils différents : aussi bien les salariés de l’école, mais aussi les étudiant-e-s, et même les futur-e-s étudiant-e-s lors de nos actions dans les collèges et lycées.
Ecole la plus mobilisée, quels sont selon vous les projets qui vous ont permis de vous démarquer ?
Cela tient peut-être au fait d’avoir travaillé sur les différents plans :
- Collèges et lycées, avec la journée Campus au féminin par exemple, permettant aux jeunes filles de libérer leur parole, de s’affranchir des préjugés.
- Etudiantes, avec des préparations d’entretien de recrutement, pour les sensibiliser aux questions pièges qu’elles pourraient rencontrer.
- Employeur, en créant une cellule de veille contre le harcèlement.
Nous avons également mis en place l’an dernier le réseau « ELLES de l’ENAC », ainsi qu’un forum des métiers, permettant de déconstruire les stéréotypes.
Pour vous, quel est le rôle des écoles d’ingénieur dans la promotion de l’égalité entre hommes et femmes ?
Quand on est sur les aspects techniques, on ne se pose pas la question de l’égalité. C’est plutôt dans les comportements que la question resurgit, c’est là que nous voyons le reflet de la société. C’est pour cela qu’il nous semble important à l’ENAC de sensibiliser nos étudiant-e-s. Ils seront un jour managers, ils ne doivent pas reproduire les stéréotypes que nous constatons.
Il n’y a que 22% de filles dans les écoles d’ingénieur, quel modèle peut-on leur montrer pour qu’elles aient envie de venir ? C’est à nous de les y inciter.
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