Le monde des télécoms est en pleine ébullition sur le continent africain qui est passé de zéro connexion à la téléphonie mobile, en zappant l’étape téléphone fixe. Résultat, le nombre d’utilisateurs des services mobiles croît deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Avec environ 1,1 milliard d’habitants, l’Afrique est la deuxième région du globe la plus connectée après l’Asie-Pacifique.
Mais le développement des nouvelles technologies se heurte au manque d’infrastructures dans de nombreux pays. La construction de réseaux à haut débit (ADSL), voire à très haut débit (fibre optique), est un investissement colossal. Désirant attaquer ce marché à très fort potentiel, les géants du web ont décidé d’employer les gros moyens.
Selon un accord pluriannuel conclu avec l’Israélien Spacecom, Facebook et l’opérateur européen Eutelsat vont exploiter les capacités haut débit du futur satellite AMOS-6. Mis sur orbite d’ici la fin de l’année, il couvrira une large part de l’Afrique subsaharienne.
« Nous ferons en sorte d’offrir des solutions Internet fiables et à des prix avantageux, pour que davantage d’usagers puissent surfer et bénéficier ainsi de l’économie de la connaissance », s’est enthousiasmé Michel de Rosen, PDG d’Eutelstat.
L’accès à Internet par satellite n’est pas le seul projet de Facebook. Début 2015, il avait testé son projet Ascenta qui consistait à déployer Internet pour tous grâce à des drones.
Autre preuve de l’intérêt de Facebook pour l’Afrique : l’ouverture de son premier bureau africain à Johannesbourg. Objectif : renforcer ses liens avec les entreprises afin d’augmenter ses recettes publicitaires provenant de plus en plus de l’internet mobile. « Au premier trimestre 2015, 52 % de nos recettes publicitaires totales provenaient des régions extérieures aux États-Unis et au Canada. Mais ce n’est qu’un début », précise Nicola Mendelsohn, vice-présidente de Facebook pour la région Europe/Moyen-Orient/Afrique (EMEA). En Afrique, plus de 80 % de ses utilisateurs se connectent depuis leur smartphone.
Mais le réseau social n’est pas le seul à s’intéresser à ce continent. Google envisage de développer les réseaux à haut débit sans fil en Afrique subsaharienne grâce à des ballons dirigeables. Envoyés à haute altitude (jusqu’à 30.000 mètres), ils peuvent transmettre des signaux à travers des centaines de kilomètres carrés. Baptisé Loon, ce projet prévoyait au départ de servir de relais en Wi-Fi vers des stations de base à terre. Aujourd’hui, Google opterait pour une version « light » de la 4G. Une alternative moins coûteuse que le déploiement d’antennes-relais classiques. Selon le moteur de recherche, les smartphones pourraient bénéficier d’un débit de 5 mégabits par seconde tandis que des antennes fixes profiteraient d’un débit de 22 Mbit/s.
Pourquoi les géants comme Google et Facebook soutiennent-ils de tels projets d’internet gratuit ? Parce que le continent présente un potentiel énorme. Selon une autre étude de McKinsey réalisée fin 2014, l’Afrique a certes en moyenne moins de personnes connectées à Internet (21 internautes pour 100 personnes) que la Russie (61), le Brésil (52) ou la Chine (46). Mais les pays africains les plus avancés (Maroc, Égypte, Afrique du Sud) ont des taux nettement plus élevés (jusqu’à 56).
par Philippe Richard
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