C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots ! Alors que des milliers d’utilisateurs ont vu des messages écrits en 2009 rendus publics au mois de septembre alors que leur contenu était de nature privée, la CNIL précise qu’il ne s’agissait pas de « messages privés » mais de « conversations à caractère privée ».
Cette nuance dédouane Facebook de toute responsabilité car un message privé au sens « Facebookien » du terme est un message envoyé via la messagerie privée de Facebook, et aucun message de ce type n’a été rendu public. En revanche, les messages écrits sur les « wall » et souvent de nature privée se retrouvent sur la place publique suite aux changements successifs de règles de confidentialité en 2009 et 2010.
Modifications suites auxquelles « […] des contenus auparavant privés ou accessibles uniquement aux amis étaient rendus accessibles à tout le monde. Par ailleurs, les messages concernés pouvant être anciens, il devenait parfois difficile pour les utilisateurs de constater ce changement d’audience des messages » précise la CNIL, estimant de plus que la nouvelle présentation de type Timeline a favorisé la remontée de messages anciens.
Pour résumer, Facebook n’est pas en faute, à nous utilisateurs de paramétrer correctement nos comptes. Et peu importe que les règles changent ou que le paramétrage requiert un bac +10…Alors appelons un chat un chat, si les règles de confidentialités changent de telle façon que des messages configurés comme privés deviennent public par défaut, c’est clairement de la responsabilité de Facebook. Plutôt que de tenter d’inverser les rôles en incriminant les utilisateurs victimes, Facebook ferait mieux d’afficher plus de transparence quant à la gestion des données personnelles de ses utilisateurs.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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