Tout le monde n’est pas à égalité face aux incendies. Les interfaces forêt-urbain (IFU) sont en première ligne lors d’un départ de feu. Ces zones de transition entre la nature sauvage et les terres artificialisées par les activités humaines voient leurs bâtiments courir de plus grands risques d’incendie dus aux feux de forêt. Or, ces derniers sont de plus en plus réguliers et dévastateurs. Un fait qui s’explique par des facteurs comme le changement climatique (qui rend les saisons plus chaudes et sèches qu’auparavant) et la gestion inadéquate de la végétation. C’est pourquoi les scientifiques s’attellent à développer de nouvelles approches dans le but de prévenir et de contrôler au mieux les feux de forêt…
D’un hydrogel à un aérogel, il ne manque qu’une flamme
Les hydrogels comptent aujourd’hui parmi les retardateurs de flamme à pulvériser les plus efficaces quand il s’agit de bâtiments civils. Ils ont l’avantage d’associer un bon trempage à des propriétés viscoélastiques réduisant la probabilité d’allumage d’un feu tout en maintenant leur adhérence à tout type de surface. Néanmoins, ces produits ne sont pas magiques pour autant et présentent quelques faiblesses. Ils ont tendance à se dessécher rapidement et à perdre de leur « pouvoir » au contact de fortes chaleurs et de vents typiques des feux de forêt. Pour contrer ces limitations, la chercheuse Changxin Dong et ses collègues de l’université Stanford (États-Unis) ont travaillé à la mise au point de matériaux hydrogels biomimétiques uniques, issus de polymères cellulosiques durables.
La recherche réalisée par l’équipe américaine a eu droit à un article dans le journal Advanced Materials en date du 21 août 2024. On peut y lire que les scientifiques ont testé plusieurs formules avant de trouver la meilleure. Pour ce faire, ils ont testé leurs différents gels en les appliquant sur du contre-plaqué. Celui-ci était ensuite exposé à la flamme d’une torche à gaz, un engin atteignant des chaleurs bien plus importantes que lors d’un incendie. Leur hydrogel le plus prometteur a tenu sur une durée supérieure à 7 minutes, contre seulement 90 secondes dans le cas d’un hydrogel du commerce. Le secret de Changxin Dong et ses collègues réside dans la composition même de leur gel. Une fois confronté à la chaleur, l’hydrogel se change en aérogel – un matériau isolant nanostructuré. Ce dernier est poreux et isolant thermique, et est constitué de silices colloïdales – de fines particules de silice amorphes en suspension. L’aérogel nouvellement apparu recouvre immédiatement la surface in situ, lui fournissant une couche protectrice robuste contre tout allumage de substrats.
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