Le projet européen ECO2 sur l'évaluation des risques du stockage du carbone (CCS) dans le cas de formations géologiques sous-marines vient de s'achever. Il était coordonné par le Centre Helmholtz pour la recherche océanique (GEOMAR) de Kiel (Schleswig-Holstein) et rassemblait, entre autres, des scientifiques norvégiens (Université de Bergen) et britanniques (Université de Southampton) d'horizons divers (géologues, océanologues, biologistes, ingénieurs...).
Le projet, débuté en 2011, a inclut plusieurs expéditions en mer : sur des possibles sites de stockage à Sleipner et Snohvit au large de la Norvège, ainsi que sur des sources naturelles de dioxyde de carbone dans la mer du Nord, la mer de Barents et la mer Tyrrhénienne. Ces études ont permis de mieux comprendre le mode de diffusion du CO2 dans ces environnements et d’étudier la perméabilité du plancher sous-marin. Les chercheurs ont ainsi développé un indicateur, le « Propensity to Leak Factor » (littéralement, le « facteur de propension à fuir »), fournissant une première évaluation de la sécurité d’un site de stockage. Son calcul contient des facteurs de nature géologique, mais aussi des méthodes heuristiques prenant en compte des grandeurs difficilement quantifiables et potentiellement aléatoires.
Certaines caractéristiques de sites non propices ont été établies : des pentes, des sous-sols contenant des éléments toxiques, des zones de faible courant… Par ailleurs les espaces disposant d’écosystèmes particulièrement riches, ou fragilisées, doivent être évités, la libération de CO2 pouvant induire des dégâts considérables.
Une fois les sites de stockage mis en service, les chercheurs recommandent la mise en place de dispositifs de surveillance en 3D haute résolution pour observer les couches de sédiments, le plancher sous-marin et les colonnes d’eau. L’hydroacoustique pourrait aussi permettre de repérer des concentrations anormales de gaz et des fuites de CO2. La plupart de ces techniques existent déjà ou sont en cours de développement et ne nécessiteraient que quelques ajustements.
Le consortium du projet ECO2, dans son rapport à la commission européenne, ne voit pas de raison d’entraver le développement du CCS en milieu marin. Néanmoins pour que celui-ci soit respectueux de l’environnement, une réglementation précise et des guides de bonnes pratiques doivent être établis afin de protéger les écosystèmes sensibles et de garantir la sécurité des sites de stockage.
Source : bulletins électroniques
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