Pour le commun des écrans tactiles, un doigt est un doigt, et qu'importe son propriétaire. Les chercheurs de Disney Research voudraient pourtant pouvoir changer la donne.
Marre de n’être qu’un doigt parmi tant d’autres pour votre écran tactile ? Une équipe de chercheurs du laboratoire Disney Research – financée par la Walt Disney Company – aurait peut-être trouvé une solution. Son petit nom à l’accent français : « Touché ».
Pour la grande majorité des écrans tactiles, la présence d’un doigt se traduit par de simples modifications d’états liées à leur technologie de fonctionnement : un changement dans un courant électrique, dans les figures d’interférences, ou encore dans les faisceaux de lumière infrarouge modulée. En d’autres termes, les écrans tactiles n’ont guère d’égard pour les propriétaires des doigts qui les manipulent.
Mesurer l’impédance électrique du corps humain
« Touché » se veut différent. Pour reconnaître un utilisateur d’un autre, le joujou de Disney Research envoie de petites séries de courants – inoffensifs à en croire les chercheurs – à travers notre corps afin de sonder notre densité minérale osseuse, notre masse musculaire, notre volume sanguin ou encore la teneur de notre corps en eau.
Ces données seraient selon eux suffisamment discriminantes pour pouvoir différencier deux utilisateurs lambdas.
Les différences physiologiques de tout un chacun se traduisent par des différences d’impédance électrique du corps humain (en quelque sorte « l’opposition » du corps humain au passage du courant), et c’est cette signature capacitive unique que « Touché » serait à même de mesurer.
Reconnaissance de la signature capacitive
L’équipe du laboratoire Disney Research, en collaboration avec la prestigieuse université américaine de Carnegie-Mellon (à Pittsburgh, Pennsylvanie) ainsi qu’avec l’école polytechnique fédérale de Zurich, se propose d’appliquer la reconnaissance de cette signature capacitive à tous les écrans tactiles, comme une alternative complètement innovante à la reconnaissance des empreintes digitales.
Les chercheurs proposent d’aller encore plus loin, en appliquant ce type de reconnaissance à d’autres objets de notre vie quotidienne, tels les poignées de porte, les tiroirs d’un meuble… transformant ainsi notre environnement en un gigantesque – et effrayant ? – espace interactif sécurisé.
Oxyde d’indium-étain
Les capteurs capacitifs présents dans la plupart des écrans tactiles, pavés tactiles, ou encore les écrans à affichage OLED (« Organic Light-Emitting Diode ») utilisent de l’oxyde d’indium-étain (ITO) en guise d’électrode, un matériau présentant le double-avantage d’être transparent tout en ayant une très bonne conductivité électrique.
Le courant est injecté directement dans la couche d’ITO, puis l’impédance du corps de l’utilisateur est mesurée à diverses fréquences. Pourtant, il reste un problème, et de taille : quelle est l’influence de menus changements (déshydratation, don du sang, maladies, régime…) sur cette fameuse signature capacitive ?
Bien qu’aucune annonce officielle de commercialisation n’ait pour le moment été faite, il faudra a priori encore attendre avant d’exister aux yeux de votre écran tactile.
Par Moonzur Rahman
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