« Replié sur soi-même, centré sur sa vie intérieure », les introvertis ne sont pas a priori très compatibles avec les modes de fonctionnements actuels des entreprises. Alors que la mode est aux opens spaces, au reporting à outrance, les introvertis apparaissent en décalage. Leur besoin d’isolement, leur tendance à peu s’exprimer en font des individus en retrait, ce qui pourrait nuire à leur évolution professionnelle.
Depuis quelques années, l’introvertie Susan Cain prêche la bonne parole à travers le monde grâce notamment à son livre La force des discrets. L’avocate explique le fonctionnement des introvertis, leur besoin de solitude, leur plus grande efficacité quand ils sont au calme. Un discours appuyé par une étude publiée dans le magazine Frontiers in Human Neuroscience en 2013 qui expliquait les différences de fonctionnement du cerveau et notamment au niveau de la zone de gratification : les extravertis profitent d’une augmentation du taux de dopamine lorsqu’ils sont soumis à des stimuli externes, phénomène absent de la tête des introvertis.
Malgré un environnement propice à l’épanouissement des extravertis, les personnalités introverties peuvent parfaitement évoluer et s’imposer. A condition d’avoir conscience des différences et des besoins de chacun. Par exemple, alors qu’un extraverti va se nourrir et être stimulé par les interactions avec autrui, un introverti va s’épuiser dans ces échanges. Il aura donc besoin de pouvoir se ressourcer au calme. Cette composante commence à être prise en compte comme par exemple chez Google qui intègre dans ses locaux des espaces favorisant la tranquillité et permettant à ceux qui le souhaitent de s’isoler et de travailler en solitaire.
D’après Susan Cain, les introvertis représenteraient entre 30 % et 50 % des effectifs. Autant profiter de leurs atouts, nombreux ! En effet, être introverti implique une grande capacité d’écoute et de réflexion avant toute action. Des qualités essentielles qui ont fait le succès de ces introvertis devenus célèbres : Bill Gates, Gandhi, Einstein ou encore Obama.
Par Audrey Loubens
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