Retour sur l’échec du lanceur Vega
Le 17 novembre dernier, le lanceur européen Vega a décollé du centre spatial guyanais, pour effectuer la mission intitulée W17. Le but, mettre en orbite deux satellites : Tanaris, développé par le CNES, et Seosat-Ingenio, construit par Airbus Space. Si le décollage s’est bien passé, c’est 8 minutes après que les choses se sont gâtées : après l’allumage du moteur de l’étage supérieur, les ingénieurs ont constaté un écart de trajectoire. Dès lors, la vitesse du lanceur était trop faible pour mettre en orbite ces deux satellites. La mission a été déclarée perdue 2 heures plus tard.
Il s’agit pour le secteur spatial européen d’un échec majeur. En effet, les deux satellites sont définitivement perdus.
Tanaris devait récolter des données sur les événements lumineux transitoires, sur lesquels les scientifiques comptaient beaucoup pour faire évoluer les connaissances sur ces phénomènes pour l’instant mystérieux.
Seosat-Ingenio, lui, avait pour mission de réaliser les clichés de la Terre avec une résolution de 2,5 m et un taux de revisite de 3 jours, afin de fournir des informations pour la cartographie, l’agriculture, le développement urbain, et la gestion de l’eau pour le compte de l’ESA.
Les causes de l’accident ont été rapidement dévoilées, mettant en avant une erreur humaine, en l’occurrence une confusion dans un branchement de câble.
Première mission certifiée pour Crew Dragon
Dimanche 15 novembre, l’entreprise SpaceX a envoyé 4 astronautes en direction de la Station spatiale internationale (le décollage en vidéo ci-dessous). La capsule a été baptisée Resilience en écho à la situation sanitaire mondiale actuelle. Il s’agit d’une première, puisque jusqu’ici jamais une capsule habitée n’avait été envoyée dans l’espace avec 4 membres d’équipage.
Le lancement, initialement prévue à 19h49 a été retardé en raison des conditions météo qui compromettaient la bonne récupération des lanceurs. Après quelques 19h de vol, la capsule s’est amarrée normalement et de manière autonome à la station spatiale internationale (voir vidéo ci-dessous).
C’est une grande victoire pour le secteur spatial américain, tributaire jusque-là de lanceurs étrangers, notamment la capsule Soyouz, pour acheminer des astronautes vers l’ ISS.
Le patron de la NASA, Jim Bridenstine, s’en est félicité en ces termes : « Je suis extrêmement fier de dire que nous reprenons les vols spatiaux habités réguliers envoyés depuis le territoire américain, avec une fusée et un vaisseau américain. »
La prochaine mission spatiale habitée opérée par SpaceX, prévue pour la fin du mois de mars 2021, emmènera Thomas Pesquet, ainsi que deux astronautes américains et un astronaute japonais, toujours en direction de l’ISS.
La Chine poursuit son « objectif lune »
Le 24 novembre dernier, la Chine a lancé une nouvelle mission très ambitieuse. Son but ? Envoyer une sonde sur la Lune afin de ramener sur Terre des échantillons du sol de notre satellite naturel. Le lancement, qui s’est effectué avec succès, n’a pas fait l’objet d’annonces particulières de la part du gouvernement chinois, qui reste très discret dans sa communication sur tous les sujets tournant autour de son programme spatial. Après avoir mené avec succès une mission pour faire tourner un orbiteur autour de la Lune puis une autre visant à se poser et à faire rouler un Rover sur l’astre, il s’agit donc d’une troisième étape très importante pour le secteur spatial chinois. En effet, c’est la première fois qu’une mission prélève des fragments de sol lunaire pour les ramener sur Terre, sans présence humaine à bord.
Clap de fin pour le téléscope Arecibo
Arecibo, l’immense télescope de Porto Rico rendu célèbre par James Bond, va être démonté, après 57 ans d’exploitation par les scientifiques.
À la suite d’une série d’accidents, le célèbre télescope n’était plus utilisable et menaçait même de s’effondrer. Décision a donc été prise de le démolir. Le dernier incident en date a vu un des câbles soutenant la plateforme de 900 tonnes perchée à 150 m au-dessus de l’antenne collective se rompre, abîmant cette dernière et fragilisant dangereusement l’ensemble de la structure de l’édifice.
Sciences et Avenir a collecté les témoignages d’astrophysiciens ayant travaillé sur ce télescope, et qui permettent de mieux comprendre à quel point Arecibo fut, pendant des dizaines d’années, l’épicentre des grandes découvertes qui nous permettent de mieux comprendre notre univers aujourd’hui.
par Pierre Thouverez
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