An undated handout image released by EDF Energy in London on July 28, 2016, shows a conmputer generated image (CGI) of the French energy producer's proposed two nuclear reactors, Hinkely Point C (HPC), at their Hinkley Point power plant in south-west England. The board of energy giant EDF is to vote Thursday on a project to build a nuclear power station in Britain which critics say could bankrupt the French utility. The so-called HPC project between EDF, which is 85 percent owned by the French state, and China General Nuclear Power Corporation carries a projected price tag of £18 billion ($24 billion, 21.7 billion euros), making it one of the world's most costly nuclear power plants. / AFP PHOTO / EDF ENGERY / HO / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT " AFP PHOTO / EDF ENERGY " - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS HO/AFP/Getty Images

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EPR d’Hinkley Point: déjà des surcoûts et des retards!

Posté le 7 juillet 2017
par Matthieu Combe
dans Énergie

Lundi 3 juillet, EDF a annoncé un premier surcoût d'au moins 1,8 milliard d'euros pour ses deux réacteurs en construction à Hinkley Point. La livraison prévue initialement en 2025 pourrait aussi être retardée de plusieurs mois. Les déboires continuent donc pour EDF et son EPR.

Pour EDF, il s’agissait de réaliser une « revue des coûts et du calendrier » de l’EPR d’Hinkley Point, suite à la décision finale d’investissement prise par son conseil d’administration en septembre 2016. Les dépenses dérapent de 1,5 milliard de livres sterling (Md£), soit 1,8 milliard d’euros (Md€), en hausse de 8%. La facture prévisionnelle s’élève désormais à 19,8 milliards de livres sterling (22,4 Md€). Cette augmentation ne devrait cependant que légèrement impacter la rentabilité du projet pour EDF qui l’estime à environ 8,5% dans ces conditions, contre environ 9% initialement.

Des travaux qui prennent du retard

Ces rallonges sont notamment dues à « une meilleure appréhension du design », suite aux adaptations demandées par les Britanniques et à la révision « du volume et du séquencement des travaux sur site », qui ont débuté en mars dernier. Mais aussi à « la mise en place progressive des contrats fournisseurs ».

EDF fait savoir que cela n’impacte pas ses prévisions de résultats sur les deux prochaines années. Le Comité Central d’Entreprise d’EDF redoute quant à lui « une nouvelle stratégie de gains financiers de court terme pour payer la facture de ce surcoût qui entame une bonne part de la recapitalisation, à peine réalisée, de l’Entreprise ».

Le premier béton de la première tranche nucléaire est prévu pour mi-2019. Ce calendrier est confirmé « dès lors que le design définitif, dont le calendrier est tendu, aura bien été arrêté fin 2018 ». Mais EDF annonce déjà un « risque de report de la livraison ». Alors que la mise en service est prévue pour 2025, le premier réacteur pourrait être retardé de 15 mois et le second de 9 mois, prévient l’électricien. Cela induirait encore un rallonge de 0,7 Md£ et un taux de rentabilité abaissé à 8,2%.

Bruno Le Maire demande un plan d’actions

Face à un nouveau revers pour la technologie EPR française, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances demande « un plan d’action rigoureux » au PDG d’EDF « avant fin juillet ». Avec pour objectif de conforter le calendrier initial et « réduire autant que possible l’impact financier de cette réévaluation ». Le conseil d’administration devra analyser « les causes précises de cette réévaluation » et « les facteurs de risques », puis assurer « un suivi détaillé du projet », « à un rythme régulier ».

L’équivalent britannique de notre Cour des comptes, le National Audit Office (NAO), a estimé vendredi que le prix fixe garanti à EDF pendant 35 ans pour l’achat de l’électricité produite à Hinkley Point pourrait engendrer un surcoût de 30 Md£ (34 Md€) sur la facture des consommateurs. Les risques de retard actuels ne remettent toutefois pas en cause le contrat passé avec le gouvernement britannique. La rémunération prévue est de 92,5 £ (105 euros) par mégawattheure.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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