Faut-il craindre une pollution environnementale, voire alimentaire, aux PCB (Polychlorobiphényle) ? Afin de répondre à cette question, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire et Alimentaire (AFSSA) et l'Institut National de Veille Sanitaire (INVS) viennent de lancer une étude sur l'impact de ces composés chimiques sur la santé humaine.
Utilisés à l’origine comme lubrifiants, isolateurs, ou dans la fabrication de transformateurs, les PCB ont été interdits en France en 1987 du fait de leurs caractère cancérigène. Ces composés n’en sont pas moins toujours présents dans l’environnement. En raison de leurs propriétés chimiques (insolubilité, relativement ininflammable, stabilité moléculaire), ils sont très peu biodégradables et possèdent une durée de vie très longue.
Passagers clandestinsL’étude comparera des zones contaminées par les PCB à d’autres où ils en sont absents. L’objectif de l’AFSSA et de l’INVS est de connaître l’impact qu’ont ces éléments chimiques sur la santé humaine. Pour cela, 900 foyers de pêcheurs en eau douce répartis sur 6 zones contaminées ou non seront passés au crible des analyses sanguines.Le choix de zones de pêche peut surprendre. Comme l’explique l’AFSSA, « L’homme est exposé aux PCB essentiellement par la consommation de produits gras d’origine animale : poissons, viandes et produits laitiers. Toute la population française est exposée à d’infimes quantités de PCB par l’alimentation générale ».Les poissons restent les premiers contaminés par l’ingestion de PCB, le composé chimique se fixant facilement dans les sédiments ou sur diverses matières en suspension des milieux aquatiques. Les déplacements des poissons ainsi que leurs prédateurs contribuent de plus à étendre rapidement la zone contaminée. La question est donc de savoir, comme l’indique Metro, « si les consommateurs de poissons de rivière ont été plus exposés aux PCB que la population générale ». De plus, l’AFP précise qu’en parallèle, «le niveau de contamination des poissons de ces zones sera mesuré ».
Des interrogations déjà existantesReste que ce n’est pas la première étude sur la présence des PCB dans l’alimentation et l’environnement. En février 2008, l’Association Santé Environnement Provence (ASEP) s’était penchée sur l’impact des PCB sur 60 personnes de la région du Rhône. Patrice Halimi, secrétaire général de l’ASEP, livre les conclusions du rapport au journal Metro : « il y a une différence significative entre les gens qui consomment régulièrement du poisson du Rhône et les gens qui habitent le long du fleuve, mais qui n’en consomment pas, les premiers ayant une concentration en PCB dans le sang près de quatre fois plus grande dans l’organisme ».Il va en revanche falloir attendre février 2011 pour obtenir les conclusions de l’étude de l’AFSSA et de l’INVS sur la contamination humaine et animale par les PCB. L’AFSSA espère être en mesure de fournir « des recommandations détaillées quant aux fréquences de consommation (des poissons de rivière) sans danger pour l’homme», peut-on lire dans Metro.Source :Revue de presse de la Mission Agrobiosciences du 15 avril 2009
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