Le navire zéro émission Energy Observer a retrouvé son port d'attache en juin après une odyssée de sept ans. La société a lancé deux filiales pour accélérer la transition énergétique vers l'hydrogène et compte développer un nouveau bateau.
Il y a plus de quatre ans, en février 2020, Techniques de l’ingénieur vous annonçait le départ de la nouvelle traversée d’Energy Observer pour une durée de quatre ans, après une première expédition de trois ans. Désormais, après une odyssée de sept ans autour du monde, le navire laboratoire de la transition énergétique, a retrouvé le 14 juin dernier Saint-Malo, son port d’attache. Ce navire emblématique aura parcouru plus de 68 000 milles nautiques (126 000 km), soit plus de trois fois le tour de la Terre.
Un bateau autonome zéro émission
En sept ans, le navire zéro émission a visité 50 pays et effectué 101 escales, en combinant trois sources d’énergie renouvelable – solaire, éolien et hydrolien. Le navire les associe à un double système de stockage. À court terme, la production renouvelable est stockée grâce au parc de batteries Li-ion. Pour stocker l’électricité à plus long terme en prévision des périodes aux conditions météorologiques dégradées, le bateau dispose de 8 réservoirs d’hydrogène totalisant 62 kg, remplis grâce à l’électrolyse de l’eau de mer. Ils alimentent une pile à combustible fournie par Toyota de 70 kilowattheures (kWh).
Energy Observer compte désormais développer un nouveau bateau pour expérimenter de nouvelles briques technologiques. La construction du navire devrait démarrer au deuxième semestre 2025, avec un objectif de mise à l’eau à l’été 2026.
EODev et EO Concept : deux filiales pour accélérer
Pour accélérer la transition énergétique, Energy Observer a créé deux filiales. D’abord EODev en 2019, pour fabriquer des groupes électro-hydrogène. Puis, EOConcept, qui veut développer le navire de charge le plus bas carbone au monde, fonctionnant avec des piles à combustible et de l’hydrogène liquide.
EODev conçoit, produit et commercialise en France et à l’international deux groupes électro-hydrogène. Le premier, le GEH2, est un générateur électrique à hydrogène, pour la production d’électricité décarbonée hors réseau ou en soutien au réseau. « Ils sont donc adaptés aux enjeux de nombreux secteurs dont les opérations sont éphémères et les activités essentiellement nomades : le BTP, l’événementiel, les télécoms, la mobilité durable ou encore la production audiovisuelle », avance l’entreprise.
Le second générateur, le REXH2, permet de convertir l’hydrogène stocké à bord d’un navire en électricité. Conçu autour de la même pile à combustible qu’Energy Observer, il est destiné à alimenter la propulsion et les systèmes de bord de tout type de navire ou installation offshore. Comme pour Energy Observer, il peut alimenter le moteur électrique, mais aussi les auxiliaires de bord, pour tous types de navires, professionnels ou de plaisance.
Créée en 2023, EOConcept est un bureau d’études spécialisé en architectures énergétiques navales et portuaires. Précurseur de solutions maritimes bas carbone, il développe son projet Energy Observer 2, un petit navire propulsé à l’hydrogène liquide, destiné à transporter des marchandises. « Energy Observer promet ainsi d’établir un nouveau standard environnemental dans l’industrie qui permettra de prouver que l’hydrogène liquide est une solution complémentaire viable aux biocarburants et e-fuels pour une transition énergétique efficace du secteur maritime à horizon 2035 », espère l’entreprise. L’investissement initial est estimé à plus de 100 millions d’euros, couvrant les études et la construction du navire.
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