Pour faire face à la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, Élisabeth Borne appelle à la « responsabilité collective » en matière d’économies d’énergie. Face aux entrepreneurs du Medef ce lundi, la Première ministre a appelé chaque entreprise à établir son propre « plan de sobriété » dès septembre.
Afin de se préparer au « risque de pénurie de gaz cet hiver, atténuer le dérèglement climatique (…) nous devons agir plus vite et plus fort », a-t-elle prévenu. Ainsi, les entreprises devront établir dès septembre des « plans de sobriété » énergétiques pour réduire les consommations de 10 % d’ici 2024. Un premier bilan sera tiré « début octobre », assure-t-elle. Elle n’exclut pas à ce stade d’« imposer des baisses de consommation », autrement dit un « rationnement ».
Les entreprises mises à contribution en priorité
Pour réduire l’impact sur les entreprises d’un éventuel rationnement, le gouvernement réfléchit actuellement à un « marché d’échange de droits à consommer ». Alors que le débat fait rage sur l’encadrement de l’utilisation des jets privés, Élisabeth Borne assure que les entreprises seront les « premières touchées » par un tel rationnement qui ne devrait pas s’appliquer aux particuliers.
Mardi, dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC, la Première ministre a confirmé qu’en cas de pénurie de gaz, les éventuelles coupures ne concerneraient que les entreprises. « Tout ce qu’on peut faire pour baisser nos consommations, ça nous évitera d’arriver à des situations où on devrait avoir des coupures », a-t-elle dit.
Ces coupures pourraient survenir « si toutes les mauvaises hypothèses se conjuguent : si la Russie coupe ses approvisionnements, si jamais il y a des tensions sur le GNL (gaz naturel liquéfié) et que les commandes qu’on a passées ne sont pas honorées, s’il y a un hiver très froid », a-t-elle expliqué.
Des groupes de travail déjà à l’œuvre
Cette injonction à l’élaboration de plans de sobriété énergétique s’intègre dans le cadre du plan de sobriété énergétique annoncé par Élisabeth Borne et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, le 23 juin dernier. Il vise une réduction de 10 % de nos consommations d’énergie d’ici 2024, et de 40 % d’ici 2050.
Pour y parvenir, sept groupes de travail ont été lancés par le ministère de la Transition énergétique cet été : « État exemplaire », « Entreprises et organisation du travail », « Établissements recevant du public et grandes surfaces commerciales », « Logement », « Collectivités territoriales », « Numérique et télécommunications » et « Sport ». Ils proposeront leur plan d’action concerté d’ici fin septembre.
Dans l'actualité
- Plus d’énergie renouvelable et de gaz pour l’Afrique
- Le pari des réseaux de chaleur, contre la dépendance au gaz russe
- Vers une industrialisation de la gazéification hydrothermale pour produire du biométhane
- Quels emplois dans les filières gaz et chaleur en transition ?
- Hausse des prix de l’électricité : les marchés spot reflètent le prix du gaz
- Le Royaume-Uni, entre transition énergétique et flambée des prix du gaz
- Le rapport du GIEC étouffé par la guerre en Ukraine et le Covid-19 ?
- Guerre en Ukraine : faut-il désinstaller les logiciels russes ?
- Le monde ne progresse (presque) plus vers le développement durable
- Crise énergétique et inflation : mieux répartir les efforts
- Énergie : appel à un élan de solidarité pour passer l’hiver
- Négawatt propose 50 mesures chiffrées de sobriété énergétique
- Pour une sobriété de tous les jours
- Des perspectives économiques favorables en cette fin d’année pour les fournisseurs de biens d’équipement
- Consommation électrique : le plan de sobriété fournit ses premiers effets
- La crise force l’industrie à la sobriété énergétique
Dans les ressources documentaires
- Les données de base de l'installation sanitaire d'une maison d'habitation
- Géopolitique de la transition énergétique
- Développement durable et responsabilité sociale de l’entreprise (RSE)
- Entreprise du futur et transitions numérique, énergétique et écologique
- Efficacité énergétique dans l’industrie. Les bénéfices pour l’entreprise