En France, les citoyens se rendront aux urnes le 9 juin pour élire 81 eurodéputés. 38 listes sont en lice, un record. Parmi elles, seulement 7 dépassent les 5% dans les intentions de vote. Au-delà des thématiques qui font l’actualité ces dernières semaines – sécurité, Ukraine, immigration, économie, souveraineté nationale… -, l’avenir de l’industrie européenne se joue aussi en ce début du mois de juin.
Un sujet qui touche chaque citoyen européen et l’activité industrielle dans son ensemble, à savoir le prix de l’énergie, et le bouquet qui le sous tend, fait l’objet d’attentions particulières dans les programmes des sept listes en tête des sondages, avec l’éternel débat sur la place de l’énergie nucléaire, qui reste d’actualité.
Qu’est-ce qui différencie les septs listes majoritaires à travers les programmes énergétiques de Reconquête, France Insoumise, Rassemblement National, les Ecologistes-EELV, Renaissance, les Républicains, et le Parti Socialiste-Place Publique ?
La France Insoumise milite toujours pour une sortie planifiée complète du nucléaire – et l’exclusion de cette énergie en tant qu’énergie renouvelable dans la taxonomie européenne -, ainsi que du marché européen de l’électricité, avec l’objectif de créer un pôle public de l’énergie. Ce pôle public serait indépendant du marché européen de l’électricité… mais les interconnexions avec nos voisins seraient maintenues.
La liste socialiste ne milite pas pour une sortie du nucléaire, considérant l’atome comme une énergie de transition… Raphaël Glucksmann, la tête de liste, affirme ne pas être hostile aux nouveaux EPR – une position qui n’a pas l’air d’être unanimement partagée par ses colistiers – et souhaite que les investissements futurs ne soient pas orientés outre mesure vers le développement de l’énergie atomique.
Du côté de Renaissance, la liste du parti présidentiel, Valérie Hayer, la tête de liste, affirme vouloir que l’UE investisse 1000 milliards d’euros dans l’écologie et les technologies, avec l’ambition de poursuivre la mise en place d’un bouquet énergétique où se côtoient énergies renouvelables et nucléaire. Et le triplement de la production nucléaire d’ici à 2050, avec le développement, si possible, de projets dans les pays européens qui ne se sont pas encore lancés dans l’aventure atomique. Enfin, l’accent est mis sur la nécessité de sortir de toute dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie d’ici l’année 2025, via notamment le développement des réacteurs nucléaires de petite taille.
François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti Les Républicains, a toujours affiché son soutien à l’énergie nucléaire. Il reste sur cette ligne, et inclut dans son programme le principe de liberté technologique, laissant à chaque pays le soin de mettre en place un bouquet énergétique propre, tant que ce dernier reste dans les clous des ambitions écologiques et décarbonées du vieux continent.
Bâtir un plan européen de relance de la filière électronucléaire. C’est l’objectif de Marion Maréchal, la tête de liste de la liste Reconquête. Pour ce faire, un plan d’investissement de 500 milliards d’euros, financé par les fonds européens et nationaux, mais également par l’épargne des contribuables européens.
Du côté des écologistes, la position anti nucléaire, historique, s’accompagne de la volonté de disposer d’un bouquet énergétique 100% renouvelable dès 2040. La tête de liste, Marie Toussaint, veut modifier la taxonomie européenne pour exclure l’énergie nucléaire des investissements consacrés aux énergies vertes, et reste farouchement opposée à l’enfouissement des déchets issus de la production d’électricité nucléaire.
Enfin, le Rassemblement National et sa tête de liste Jordan Bardella ont promis de faire baisser la facture énergétique des français, de près de 40% ! Pour y parvenir, le RN veut investir massivement dans les technologies d’avenir, à savoir le nucléaire nouvelle génération, l’hydrogène et la géothermie. Le programme du RN est également défavorable à l’implantation de nouvelles éoliennes, et à la libéralisation des concessions des barrages hydroélectriques.
A l’heure où sont écrites ces lignes, moins d’un Français sur deux prévoit de se rendre aux urnes, et c’est le Rassemblement National qui est en tête des intentions de vote.
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