Après avoir annoncé près de 5 milliards de pertes, Areva doit son salut à l’Etat qui vient d’acter un plan de sauvetage censé limité la casse.
Areva est en déroute. Ce qui devait être le fleuron de l’activité nucléaire française est un échec retentissant. 4.8 milliards de pertes, 9 années de retards pour la construction de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande, 5 à 6000 suppressions de postes annoncées dont 3 à 4000 en France, les chiffres du fiasco Areva donnent le vertige. A tel point qu’on se demande comment sauver l’équipementier nucléaire. L’Etat, actionnaire à hauteur de 87% est bien à la peine.
Tout d’abord, l’Etat s’appuie sur EDF qui va reprendre les réacteurs nucléaires. C’en est donc fini du mastodonte français censé gérer l’intégralité de la filière nucléaire, de l’équipement à la gestion de projet. Ce démantèlement partiel n’est toutefois pas encore bien défini. EDF et Areva disposent d’un mois pour négocier ce rachat. La filiale réacteur, baptisée Areva NP concerne 15 000 salariés dans le monde. Pour l’instant, EDF est prêt à mettre 2 milliards sur la table quand Areva en veut minimum 2.7 milliards. De plus, EDF tient à se dissocier des frais liés au retard de l’EPR finlandais. Le journal du dimanche a aussi indiqué qu’une hausse des tarifs d’électricité était en discussion, ce que le ministre Emmanuel Macron vient de démentir via twitter : « Il n’y a pas de lien entre cette opération et les tarifs de l’électricité ».
Deuxième partie du plan, une recapitalisation par l’Etat. A quelle hauteur ? Mystère, l’Elysée précise juste dans un communiqué qu’il agira en « investisseur avisé », pas très rassurant…Reste donc à savoir qui paiera le plus d’EDF ou de l’Etat, sachant que l’Etat en détient 84.5% et que l’Elysée claironne qu’ « […] EDF a vocation à devenir actionnaire majoritaire de la filiale commune Areva NP qui rassemble les activités industrielles de construction de réacteurs, d’assemblage de combustible et de services à la base installée »
Reste à savoir si la France peut assumer à elle seule de sauver le soldat Areva. Certains estiment qu’il faut injecter près de 7 milliards d’ici fin 2017. Des groupes chinois pourraient s’associer, notamment China National Nuclear Corporation (CNNC) et China General Nuclear Corporation (CGN) déjà en contact avec EDF.
Par Audrey Loubens
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