Bienvenue dans le 22ème épisode de Cogitons Sciences, le podcast qui décrypte les enjeux des sciences ! Cette nouvelle mini-série est dédiée au plastique. Lors de ce premier épisode, nous nous sommes entretenus avec Raphaël Guastavi, directeur adjoint de la direction économie circulaire à l’Ademe et Thomas Huriez, fondateur de 1083. Ils abordent les questions liées au recyclage, à la biodégradation ou encore la compostabilité...
Pour faire face à la pollution plastique, des solutions alternatives sont mises en avant. Recyclés, biosourcés, biodégradables ou encore compostables… ces différents états sont-ils une bonne idée ? Voici les réponses de Raphaël Guastavi et le témoignage de Thomas Huriez.
L’industrie, addicte au plastique [01:17 – 04:06]
Pour ses différentes caractéristiques, le plastique a largement été utilisé par l’industrie même lorsque ce n’était pas nécessaire. « On est passé à 15 millions de tonnes de plastiques produits dans les années 60 à plus de 300 millions de tonnes aujourd’hui. En France, c’est 5 millions de tonnes de plastique produits pour 1,3 millions de tonnes » explique Raphaël Guastavi.
Des solutions alternatives… plastiques [04:14 – 16:21]
Recyclé, biosourcé, biodégradable ou encore compostable… « la meilleure solution alternative, c’est de réduire le plastique » insiste Raphaël Guastavi. Mais utiliser du plastique recyclé à la place d’une résine vierge est plutôt une bonne idée pour l’expert, notamment pour la réduction de son impact environnemental. Les matériaux biosourcés également, toujours en substitution de matière vierge « et en en utilisant des résidus de culture » précise-t-il. Pour le compostable, la solution doit être limitée à des cas très spécifiques.
L’exemple du jean en plastique recyclé et recyclable [16:32 – 22:49]
1083 conçoit un jean en polyester recyclé et qui est recyclable grâce à sa composition monomatière. En cherchant à développer ce jean, en s’intéressant aux potentiels fournisseurs , « on s’aperçoit que beaucoup de boutons sont en polyester recyclé, que le fil à coudre est très majoritairement en polyester et les étiquettes aussi peuvent l’être, explique Thomas Huriez. Il existait tout ce dont on avait besoin. Pour le moment, la boucle d’économie fermée n’est pas encore mise en route puisque les jeans vendus – consignés à 20 € pour favoriser le retour – ne sont pas, ou très peu, été retournés. Dès que la quantité de jean consignée reçu en retour client sera suffisante, et bien on va les effilocher pour les refondre et les mélanger dans la même filature et en faire un neuf » précise Thomas Huriez.
Une compétition sur les matières [22:53 – 25:34]
« Aujourd’hui, les résines de matières vierges sont abondantes et peu chères, ce qui rend la compétition difficile avec les matières recyclées plus cher » explique Raphaël Guastavi. « C’est vrai que sur une matière première très mûre à recycler comme les bouteilles plastique, il y a une forte tension car c’est très demandé commercialement, ajoute Thomas Huriez. Toutes les marques de boisson veulent montrer à leur client qu’elles font leur part de réchauffement climatique et que leurs bouteilles sont recyclées. » De ce fait, la demande est supérieure à l’offre, ce qui crée des tensions sur les matières premières.
Cliquez ici pour écouter cet épisode.
Références citées :
– L’ademe
– 1083
– Le filateur espagnol Antex et le projet Seaqual
– La gamme Infini de 1083
Ressources pour aller plus loin :
– Bilan sur 10 ans de recyclage, mars 2024, Ademe
– Transition 2050, Ademe
– Les feuilletons : « empreinte matière, empreinte carbone de la France », mars 2024, Ademe
– La Permaindustrie, éditions Eyrolles
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