Les incitations à la sobriété numérique se multiplient. L’Ademe en a même réalisé un guide pratique, « En route vers la sobriété numérique », pour passer à l’action. De son côté, Veritas Technologies, entreprise spécialisée dans la gestion de données, a confié à Opinionway la réalisation d’une étude sur les habitudes des employés en matière de gestion des données numériques. L’étude réalisée auprès de 1 120 salariés de bureau, de 18 ans et plus, travaillant en France dans le secteur public ou privé, explore aussi le rôle et l’impact des considérations écoresponsables dans ces habitudes.
Presque trois salariés de bureau sur quatre (74 %) se déclarent conscients de l’impact écologique qu’ont leurs activités numériques professionnelles. Ils déclarent ainsi adopter de bonnes habitudes au quotidien. Par exemple, plus de 8 salariés sur 10 se désabonnent systématiquement des newsletters ou des mails publicitaires qu’ils ne jugent pas utiles. Ils sont autant à vouloir mieux gérer leurs fichiers numériques en les triant, les archivant ou les supprimant régulièrement. Également, 48% favorisent les liens de téléchargement plutôt que l’envoi des pièces jointes par e-mail.
La productivité et la courtoisie priment sur l’écologie
Malgré des progrès, les mauvaises habitudes perdurent dans le quotidien des salariés de bureau. « Les comportements numériques non vertueux des salariés de bureau s’expliquent majoritairement par la force de l’habitude », conclut l’étude réalisée en ligne du 30 novembre au 5 décembre 2022. En effet, un salarié français sur deux (51 %) a conscience qu’il adopte des pratiques numériques peu vertueuses, mais ne parvient pas à changer ses habitudes. 45 % admettent même faire l’impasse volontairement sur certains gestes écologiques pour être plus efficaces au travail. En particulier, par précaution, la plupart (56 %) font en sorte d’avoir plusieurs copies d’un même fichier à différents emplacements sur leur ordinateur, au « cas où » ils feraient face à un problème.
Parmi ces mauvaises habitudes, l’étude se focalise sur la mauvaise gestion des mails par les salariés. 71 % d’entre eux reconnaissent envoyer des e-mails uniquement pour remercier leur expéditeur ou accuser réception d’une information. Et lorsqu’ils répondent à un e-mail, 43 % utilisent la fonction « répondre à tous » sans vérifier la pertinence de la liste de destinataires. « Des comportements voulus comme courtois et inclusifs, mais dont l’impact négatif réel pourrait être contenu », souligne l’étude.
Sensibiliser les salariés à la bonne gestion des e-mails reste une nécessité en entreprise. En effet, 58 % des salariés de bureau pensent encore, à tort, que les e-mails, dès lors qu’ils sont supprimés, n’ont plus d’impact sur leur consommation d’énergie. 28 % d’entre eux ont encore des milliers d’e-mails non lus dans leur boîte de réception.
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