Un extrait d’Économie circulaire : une réponse à l’obsolescence, de Gautier VANSON, Pascale MARANGÉ et Éric LEVRAT
Nos modes de consommation produisent de grandes quantités de déchets. En résulte une détérioration de l’environnement, voire une accélération du changement climatique, rendant primordiale une évolution rapide des habitudes, particulièrement à l’heure de l’épuisement des ressources naturelles. Les entreprises, notamment, se voient ainsi contraintes de s’engager dans des filières de développement plus durables, partant de la production d’un produit jusqu’à sa revalorisation en fin de vie, le tout en tenant compte de son impact sur l’environnement.
Par ailleurs, un contexte géopolitique difficile complique parfois l’approvisionnement en matières premières. Ces freins ont cependant l’intérêt de mettre en évidence notre vulnérabilité en cas de crise, qu’il s’agisse de guerre ou de tensions politiques.
Économie linéaire vs économie circulaire
L’économie dite linéaire, en usage dans de nombreuses entreprises, est considérée comme de moins en moins viable. Elle s’appuie en effet sur les ressources naturelles sans tenir compte de leur appauvrissement. Dans ce fonctionnement, après utilisation, les produits fabriqués à partir de ces ressources sont stockés dans des décharges ou incinérés. Les conséquences de ce type de production sont accentuées par le phénomène d’obsolescence, lui-même à l’origine de nouvelles problématiques – sociétales, environnementales et économiques –, du fait de l’augmentation des déchets.
L’économie circulaire apparaît alors comme un moyen de lutter contre cet épuisement, mais également contre les risques environnementaux auxquels nos sociétés sont soumises. Elle implique notamment de revoir notre utilisation du déchet, qu’il convient désormais de réduire, mieux gérer et mieux valoriser pour produire à nouveau. Elle repose sur des produits conçus pour être réutilisés.
Pour l’entreprise, il s’agit donc de revoir son fonctionnement dès la conception de son produit. L’économie circulaire l’oblige ainsi à une refonte de son organisation en interne et à tenir compte de l’environnement externe. L’objectif est donc d’anéantir la notion de déchets telle qu’on la conçoit actuellement, au profit de réutilisations. Ce processus passe par des éléments dits régénérateurs, obtenus après séparation des déchets afin de leur redonner de la valeur, à l’instar de la tôle d’une voiture ou d’un bois dont on aura retiré la peinture. Il est donc primordial qu’un produit soit élaboré en imaginant, dès le départ, les multiples opérations qu’il conviendra de mener afin que chacune de ses composantes puisse être réintroduite dans l’économie circulaire. L’ensemble des nouveaux produits revalorisés devront à leur tour tenir compte de toutes ces exigences de fin de vie.
Devenir durable, mais comment ?
L’objectif est de sortir d’un contexte contraignant pour adopter un mode de fonctionnement naturel privilégiant le recyclage. Si une législation, des normes et une sensibilisation du public sont indispensables pour que ce nouvel écosystème soit durable, des stratégies prenant en compte tous les aspects de l’économie circulaire devront être mises en place afin d’être acceptables et acceptées, tant en termes financiers que sociétaux.
L’énergie ne devra pas être négligée par ailleurs. Elle nécessitera de développer des procédés peu consommateurs ou encore des micro-écosystèmes afin de limiter les flux de transports énergivores.
Enfin, la maintenance sera un poste clé, permettant de conserver autant que possible les régénérateurs en bon état, et en tout cas d’en reculer au plus loin la mise en déchets.
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Économie circulaire : une réponse à l’obsolescence, par Gautier VANSON, Pascale MARANGÉ et Éric LEVRAT
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