Sur 5 millions de tonnes d’emballages ménagers mis sur le marché, 1 million de tonnes sont du plastique. Mais seuls 23% de ces plastiques sont recyclés. Un chiffre insuffisant au regard d’Eco-emballages, entreprise privée agréée par l’Etat dont la mission est d’optimiser le tri et le recyclage des emballages plastiques en France. C’est pourquoi Eco-emballages s’est engagé dans un plan de relance du recyclage. En y mettant les moyens. Ce plan est doté d’une enveloppe de 90 millions d’euros sur 2 ans, dont la moitié est réservée au recyclage des plastiques.
Alors comment Eco-emballages compte agir ? Tout d’abord il leur a fallu identifier les raisons du trop faible taux de recyclage des déchets plastiques. Le problème vient de la complexité de leur tri à cause de la grande variété de formes des emballages mais aussi de composition. Finalement, seules les bouteilles en PET et PeHD sont recyclables, ainsi que quelques pots et barquettes en PP, PE et PET. Cela représente seulement 54% de la totalité des emballages plastiques. Grâce à une première expérimentation menée de 2011 à 2013, Eco-emballages a pu tester l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques. 51 collectivités et 34 centres de tri ont joué le jeu, ce qui couvre 3.7 millions d’habitants. Conclusions ? L’ambition de recycler tous les plastiques passe par la modernisation du parc de centres de tri français.
Les 54% des emballages plastiques composés de bouteilles et flacons PET, PeHD, pots et barquettes PP, PE et PET s’intègrent parfaitement dans les filières de recyclage existantes. En revanche, les 15% constitués de pots et barquettes en PET multicouches, PS, PVC et PSE présentent un flux « potentiellement recyclable », à condition de mener des actions d’éco-conception. Les 11% d’emballages plastiques que sont les films souples PeBD/PeHD pourraient aussi être mieux recyclé à condition d’en augmenter le volume, ce qui induirait le développement de nouvelles technologies. Parmi les 20% restants, les films souples en PP complexes ou trop petits et les pots et barquettes complexes ne pourront être correctement recyclés sans des modes de valorisation complémentaires. Bref, les centres de tri créés il y a vingt ans ne sont plus adaptés aux besoins actuels. L’expérimentation a aussi permit de constater qu’une réorganisation du maillage territorial était utile de façon à mieux correspondre aux densités de populations. Enfin, Eco-emballages sera soucieuse d’étendre les consignes de tri à l’ensemble des emballages plastiques de façon progressive. Après les 3.7 millions de personnes concernées par la première phase, 8 à 10 millions d’habitants seront touchés d’ici 2016. Ce n’est qu’en 2022 que ces nouvelles consignes couvriront l’ensemble du territoire.
Face à ces défis, Eco-emballages engage la 2ème phase et vient de débloquer 45 millions. Cet argent servira à poursuivre l’expérimentation en cours, à l’étendre à de nouveaux centres et à aider à la modernisation du parc de centres de tri.
L’appel à candidatures auprès des collectivités volontaire est ouvert jusqu’au 15 mars 2015.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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