A partir d’analyses menées aux Etats-Unis, au Nebraska dans la région des Grandes plaines, une couche souterraine pouvant atteindre jusqu’à six mètres de profondeur, enfouie sous des sédiments, s’est ainsi révélée être particulièrement riche en carbone, rapportent des chercheurs dans la revue scientifique Nature Geoscience.
Cette découverte à une telle profondeur est « significative » car elle impliquerait que l’on sous-estime actuellement la quantité de carbone stocké dans les sous-sols de la planète, disent-ils. Or ce carbone, à travers l’érosion, l’agriculture, les activités minières ou la construction de routes, est susceptible d’être mis au jour, de se transformer en dioxyde de carbone (CO2) et donc de contribuer au changement climatique.
« Il y a beaucoup de carbone à des profondeurs où personne ne le mesure », estime Erika Marin-Spiotta, chercheuse à l’Université de Wisconsin-Madison et principale auteur de l’étude, soulignant que la plupart des recherches en la matière se cantonnent généralement aux trente premiers centimètres sous la surface.
La couche de sol à laquelle se sont intéressés les chercheurs s’est formée il y a entre 15.000 et 13.500 ans. Cette couche alors en surface est aujourd’hui située à une profondeur allant jusqu’à six mètres sous la surface actuelle après avoir été recouverte par une vaste accumulation de sédiments il y a quelque 10.000 années.
Un changement assez brutal de climat à cette époque a provoqué un dépôt croissant de sédiments qui a conduit à la séquestration du carbone présent dans la végétation et issue d’incendies.
De telles couches souterraines riches en carbone peuvent potentiellement exister ailleurs dans le monde, enfouies sous plusieurs types de sédiments, explique Erika Marin-Spiotta.
Une partie de ce carbone n’atteindra jamais l’atmosphère et ne jouera donc aucun rôle dans le réchauffement de la planète. Mais certaines couches souterraines peuvent potentiellement être de nouveau exposées, à travers la construction d’une route ou des activités minières, des modifications susceptibles d’apporter vers les profondeurs des microbes ou des nutriments à même de stimuler la dégradation de ce carbone en CO2.
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